Le Livre Les lieux du texte de Sylvie Chenard se déploie hétéroclite, pour une installation, une performance, un partage public. Sa poésie est inspirée du moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre, et pour honorer le vivant tellement précieux qui a existé et que nous souhaitons préserver par la création d’espaces de bienveillance.
La vidéo d’art Livre Les lieux du texte de Sylvie Chenard – installation présente une animation élaborée à partir du livre, de sa vidéo et de sa trame sonore. Également une collection d’images numériques se développe en interaction avec le public.
Des éléments de ce projet sont présentés en primeur lors du marché des fêtes à Portneuf-sur-Mer les 6 et 7 décembre 2024.
Album Les lieux cinéma 2024Albums musicaux – Les lieuxExposition Accueil fleuve à Tadoussac 2024Album Les lieux publics 2024Les albums numériques Les lieux 2014-2024
En réponse aux questions habituelles lors d’entrevue
En littérature, je m’intéresse particulièrement aux questions sur notre futur et à la science-fiction.
Parmi les lectures intéressantes concernant le futur :
Réparer le futur, Du numérique à l’écologie, Inès Leonarduzzi
Futur, Notre avenir de A à Z, Antoine Buéno
Nous colonisons l’avenir, David Van Reybrouck
Non-lieux, Marc Auge
Parmi les lectures récentes de livres de science-fiction ou d’anticipation que j’ai apprécié découvrir :
Les Imparfaits, Ewoud Kieft
Une prière pour les cimes timides, Becky Chambers
Spinoza – L’homme qui a tué Dieu, José Rodrigues Dos Santos
À travers temps, Robert Charles Wilson
Darwinia, Robert Charles Wilson
Le Temps des chimères, Bernard Werber
Péplum, Amélie Nothomb
Avant de brûler, Virginie DeChamplain
La femme au dragon rouge, José Rodrigues Dos Santos
Âmes animales, José Rodrigues Dos Santos
Signe de vie, José Rodrigues Dos Santos
Immortel, José Rodrigues Dos Santos
Nous voulons voir votre chef !, Drew Hayden Taylor
Le Temps des changements, Robert Silverberg
Fondation et Empire, Isaac Asimov
Un psaume pour les recyclés sauvages, Becky Chambers
L’Espace d’un an, Becky Chambers
Teixcalaan (Tome 2) – Une désolation nommée paix, Arkady Martine
Teixcalaan (Tome 1) – Un souvenir nommé empire, Arkady Martine
La trilogie Spin (Spin, Axis, Vortex), Robert Charles Wilson
La Galaxie vue du sol, Becky Chambers
Archives de l’exode, Becky Chambers
Libration, Becky Chambers
Chien 51, Laurent Gaudé
Résistance 2050, Aurélie Jean, Amanda Sthers
Terre des Autres, Sylvie Bérard
Les singes bariolés, Ou le déclin de l’espèce humaine, Bernard Gilbert
Les Flibustiers de la mer chimique, Marguerite Imbert
La frugalité du temps, Sylvie Bérard
Silo, Silo origines, Silo génération, Hugh Howey
Bios, Robert Charles Wilson
Le fil du vivant, Elsa Pépin
L’avenir, Catherine Leroux
Lady Astronaute, Mary Robinette Kowal
Chroniques du Pays des Mères, Élisabeth Vonarburg
Les migrants du temps, Cixin Liu
Les Dépossédés, Ursula K. Le Guin
Wapke, Collectif
En musique, j’ai écouté particulièrement récemment :
Saudade par Nicole Rampersaud
CAPI par Rachel Therrien
A Single Sunbeam par Daniel Herskedal
Pauline Oliveros & American Voices (mode40) par Pauline Oliveros
I Inside the Old Year Dying par PJ Harvey
Inuktitut par Elisapie
Falcon’s Heart par Joe Grass
A Little Night Music: Aural Apparitions from the Geographic North par Geographic North
Multicolored Midnight par Thumbscrew
Wolastoqiyik Lintuwakonawa par Jeremy Dutcher
2024, 35e des projets de la baleine
Depuis 2014, j’explore l’alternative et les lieux. Je travaille en solo. Je crée des ambiances, des expérimentations instrumentales inspirées par le monde des solutions sociales, politiques, féministes, écologistes et la science-fiction. Quelques projets comportent des textes lus.
Je suis musicienne et plutôt performeuse, improvisatrice et interprète de mes compositions, de mes expérimentations, de mes mixages et de ma poésie.
Au fur des années, je suis devenue éditrice de musiques et de textes principalement numériques.
En 2024, le 35e anniversaire des projets de la baleine, fut le coup d’envoi d’une distribution des albums des lieux sur toutes les plateformes numériques. J’ai développé de nouveaux partenariats pour la distribution de ma musique numérique sur toutes les plateformes.
Deux nouveaux albums en 2024
L’album, Les lieux publics comprend 10 pièces. C’est le dixième album ayant pour thème les Lieux, principalement élaboré à Portneuf-sur-Mer et le 26e album des projets de la baleine. Mes pièces préférées Intelligences collectives, et Complexités algorithmiques reflètent bien mon propos.
Cet album paru le 16 mars 2024 et distribué le 24 avril s’est prêté au jeu de rythmer des lieux qui nous rattachent à notre collectivité, à notre humanité pour célébrer nos avancées utopiques éducatives ou pour combattre nos plus grandes défaites à la faveur des déséquilibres planétaires.
En 2022, j’ai été invitée en tant que guitariste au Festival des musiques de création du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour l’occasion j’ai exploré la guitare et un nouveau synthétiseur pour guitare. Depuis, je compose avec ce synthétiseur à la guitare, à la voix, aux électroniques, au erhu. L’album, Les lieux publics, fait suite à ces recherches à la fois festives et réflexives. Tadoussac est au cœur des illustrations de ce projet. Des baleines inspirées par des dessins d’enfants à Tadoussac prennent place dans les lieux publics pour revendiquer, pour célébrer.
Cette année en plus, Tadoussac m’a accueillie. j’y ai présenté quelques reproductions numériques de la collection Trame érosion au cours de l’été, à la Maison du tourisme de Tadoussac, exposition ayant eu pour thème Accueil fleuve.
Je travaille les arrangements avec un logiciel, d’échantillonnage qui permet de la programmation aléatoire et des improvisations. Avec l’album Les lieux publics, j’avais le goût de rythmer des émotions fortes, lumineuses et le bonheur de la création en contrepoint aux moments difficiles de notre époque. De partager des enthousiasmes de solidarité lors de manifestations pacifistes, écologistes et féministes.
D’autant plus, à notre époque de grandes manifestations pour les arts, pour revendiquer un financement provincial viable des arts. En tant qu’artiste qui tisse son activisme dans son art, je suis solidaire de ce rassemblement qui vise à visibiliser les enjeux pour les artistes, la crise du financement de la culture, pour une augmentation du budget provincial et fédéral alloué à la Culture et une revalorisation des arts dans la société québécoise, suite à la pandémie notamment. La GMAQ a pour missions de solidariser, mobiliser et réunir le milieu des arts au Québec, ainsi que de mettre de l’avant l’importance de soutenir les artistes indépendantes, indépendants.
En 2024, j’ai aussi publié l’album Les lieux cinéma qui comprend six pièces instrumentales. C’est le onzième album ayant pour thème les Lieux, principalement élaboré à Portneuf-sur-Mer et le 27e album des projets de la baleine.
L’album numérique est sorti le 6 octobre 2024 et est publié le 11 novembre 2024 sur toutes les plateformes. Ce projet rassemble une série de six trames sonores de quelques films, vidéos d’art réalisées entre 2021 et 2024 diffusées sur le site Les projets de la baleine ou lors d’exposition, installation.
L’album présente une trajectoire des découvertes et des immenses plaisirs de réaliser des films avec la démocratisation de moyens de création et de diffusion cinématographiques, une pratique de recherche et d’expérimentation en relation avec la photographie, l’animation, les images, le mouvement.
Ce sont des pièces instrumentales en solo, à la guitare, aux électroniques, au synthétiseur, à l’échantillonnage et à la voix. Le tout orchestré par des programmations aléatoires et des improvisations en relation avec les thèmes suivants :
Un plaisir emblématique de la Côte Nord, le souffle d’un épilobe à Portneuf-sur-Mer;
Des portraits paysages et des parcours de vie à Tadoussac. Une célébration du vivant et un hommage aux enfants;
Des célébrations du vivant et de la transformation en résonance avec les préoccupations sociales et écologiques actuelles;
Un hommage tendre à ma mère;
Des lieux de reconnaissance, identitaires, affectifs, culturels, collectifs, pour contrer les non-lieux déshumanisants de la surmodernité;
Le moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre. Pour honorer le vivant tellement précieux qui a existé et que nous souhaitons préserver par la création d’espaces de bienveillance.
Je termine l’année avec une participation au marché des fêtes de Portneuf-sur-Mer, les 6 et 7 décembre avec des exemplaires du livre Les lieux du texte, une vidéo qui fera partie d’une installation, et des reproductions de différentes collections d’images numériques.
Pour la suite
Je souhaite pouvoir continuer à enrichir le paysage culturel de la Haute-Côte-Nord particulièrement :
Écrire, éditer, publier roman et poésie avec illustrations surtout au format numérique et diffuser sur les réseaux de libraires et de bibliothèques. Distribuer des copies physiques chez quelques libraires au Québec.
Composer de nouveaux lieux musicaux, les éditer et les publier sur toutes les plateformes numériques.
Continuer à distribuer mes productions à grande échelle : pour les publications numériques écrites, via Demarque et pour les publications numériques musicales, via Distribution Amplitude.
Et finalement, continuer à élaborer et diffuser des collections d’image numérique, dont la collection Trame érosion, et réaliser des vidéos d’art et expérimentaux et peut-être les soumettre à des appels, à des événements, à des festivals.
Bref, poursuivre Les projets de la baleine qui proposent des œuvres musicales, poétiques et multimédias basées sur l’expérimentation et l’engagement social.
L’album numérique Les lieux cinéma de Sylvie Chenard est publié le 11 novembre 2024 sur toutes les plateformes. Ce projet rassemble une série de six trames sonores de quelques films, vidéos d’art réalisées entre 2021 et 2024 diffusées sur le site Les projets de la baleine ou lors d’exposition, installation.
L’album présente une trajectoire des découvertes et des immenses plaisirs de réaliser des films avec la démocratisation de moyens de création et de diffusion cinématographiques, une pratique de recherche et d’expérimentation en relation avec la photographie, l’animation, les images, le mouvement.
Lorsqu’on écrit poésie ou roman, on côtoie des personnages qui prennent corps peu à peu, riche de toutes les personnes qu’on a aimé rencontrer sur le parcours de sa vie. Ces personnes se répercutent dans la fiction qui poursuit notre enchantement. Lorsqu’elles nous quittent, tous les moments de rencontre fusionnent, embrasent notre mémoire endeuillée d’où s’écoulent les fleuves.
Flouée, un peu de moi, un peu d’un personnage. Assise sur le bout de ma chaise prête à me soulever au moindre craquement d’urgence, au moindre appel manifeste. Écrire sur ce qui n’est pas arrivé, sur ce qui n’arrivera pas de sitôt. Haut perché sur la trame du présent. Ma voix. Ce trac qui ne se maitrisera pas, un doctorat en vulnérabilité, mention spéciale hypersensibilité, une guerre génocide suspendue dans la face par-dessus les étoiles, les mots de trop.
J’habite un village. De prime abord, il y a le fleuve, un banc de sable, un beau camping, un quai, une usine de transformation des ressources renouvelables du fleuve, le sentier des fêtes, le théâtre des enfants, la bibliothèque un soir par semaine, le jardin communautaire, un tas de bénévoles, l’autrice d’origine Érika Soucy.
Il y a les acrobaties de l’instant qui balancent encore, envoutent, jouent, rigolent. J’habite à côté du parc d’amusement qui rit, qui crie souvent. Les familles, enfants en bas âges, les jeux, les balançoires au parc Hugo Girard, l’homme le plus fort du Québec. Tout le village passe au bureau de poste tout près, c’est l’attraction le cœur des jours. L’usine transforme les fruits, exporte ; pêcherie, poissonnerie de la Haute-Côte-Nord, la fierté assidue, les délices locaux que la mactre de Stimpson ponctue ; les soucis de préservation, les limites de prise ; mesurer, fileter et identifier, buccin, flétan de l’Atlantique ou crabe des neiges.
Oui, je sais, il faut que je dise cette différence, cette unicité, cette diversité pittoresque de paix tourisme-culture. Un roman à l’eau salée qui gronde les révoltes, prend ses formes entre lichen et varech. Non, il me faut un récit, un suspense ni sexy ni sexuel, sans armes ni combats, sans égofric qui contrôle, violente. La liberté n’est rien sans solidarité, sans respect. L’étrangeté satirique de la nouveauté remixée toxique de surconsommation, déchets à cœur ouvert. Nous sommes tellement habitués à ces cycles occidentaux prédateurs, de gagnants et de perdants dominants. Attention, une dictature dans la cour des Amériques. Une histoire à veiller debout, fervente et plate, comme on les aime, se raconte sur les rues principales chargées d’histoire et d’espoir, conjure aux changements. Je ne voudrai pas dire qu’on meurt trop souvent, le pillage vieillit tellement. Je voudrai dire la vue de la pointe, l’éclat des lunes qui traversent le fleuve, et la Voie lactée tout au bout du rivage, en direction du nord qui nous convie à encore plus d’immensité, d’intensité. Au bord du quai, les pêcheurs du printemps, amarrés s’attardent. On va se délecter des meilleurs crabes de l’année, c’est la fête à déguster des villages nord-côtiers.
Comme le veut la tradition nord-américaine, il faut tout de même déverser sa haine, son venin, quelque chose de croustillant, brouiller l’horizon d’attente des récits bien ficelés, crevés là, sur l’écran des contradictions qui se taisent ou s’esquivent, le pendant craquelé des offenses aux citoyennes, aux citoyens, les budgets aux régions émergentes répartis indus, le dépeuplement à la surface. Ici, il n’y a pas la guerre, ici on est solidaire. Mais non, c’est une farce attrapée au vol, pour faire rire bon-enfant. Il n’y a pas d’horreur, il n’y a que des personnes sensibles, facilitatrices pour encourager, favoriser à survivre ou même à bien vivre les transitions quotidiennes, bousculées par les conventions du confort mésadapté aux conditionnements aux conséquences attentatoires.
Je n’ai pas assez du reste de ma vie pour percer leurs mystères tout sourire. Parfois, l’une affronte les nuances d’une santé fragilisée, brave tous les risques grâce à ses appuis avec la force de les solliciter. Le vent souffle fort sur la route du Nord. Le frigo de la municipalité est plein de tous leurs dons. D’autres fois, les maisons sont vides, l’électricité a manqué, la dernière tempête a rugi encore derrière les nouvelles d’Hydro ou de municipalité. L’ailleurs n’est pas toujours meilleur. Radio-Canada entonne les reprises, les autres voix du matin qui racontent l’instabilité, le défi de traverser la perte et les soucis occasionnés. Les intempéries entre les nations obligent. Il n’y a rien de facile parfois pour digérer les chroniques sur mer. Le fleuve grappille le paysage, les repères, un morceau d’identité à la mer.
Tiens, l’autobus arrête devant chez moi. Un seul aller-retour par jour, l’arrêt complet pandémique enfin terminé. L’école est fermée, les enfants déplacés au village d’à côté. La caisse populaire, le dépanneur aussi. On est vitalisé, dynamisé au bout, au nord de la 138, même si les services sont délocalisés. On a du courage, on s’encourage. C’est l’amour du pays, direz-vous ! Des personnes tellement enracinées, on ne peut s’en passer. On insiste et on résiste, un soupçon d’amertume. La pharmacie a oublié, une pénurie pour elle aussi, ça va bien aller. Les déneigeuses, nos héroïnes hivernales. J’habite la circonscription foncière de Saguenay. Des années d’allers-retours entre le Saguenay et la Côte-Nord.
Et puis bang ! Une invitation saguenéenne a sonné un retour sur le passé. L’angoisse puis la sélection des meilleurs souvenirs. D’une région à l’autre, les dés sont jetés. Période d’ermitage créatif. Apprendre le parcours par cœur, revisiter. Aller, venir, passer, trépasser, déphaser. Tout ce qu’on peut inventer, dans l’antre des paysages nord-côtiers, sous l’œil averti des oiseaux, porcs-épics, renards, marmottes. La compétition des jardins est forte. Encore un légume délectable dévoré par l’animal nocturne. Oui, je sais, je les ai invités à ma table bien garnie.
Au commencement. C’est incroyable de constater la puissance de l’amitié à travers les âges, debout sur la vague créative, quelques bouillons au passage, j’arrive au rivage. Lieu d’apprentissage à quitter le nid familial. Lieu d’amerrissage à créer le gouffre fécond de mes prochains printemps, pleins de racines, bourraches, menthes. Claudette St-Pierre notre horticultrice préférée s’en est allée et Serge Émond le voisin coquin ou Serge Bouchard l’écrivain historien. On ne les oubliera pas. Les enfants ont grandi. Les tournesols, les fleurs des champs, le beau murier seul adapté, la rhubarbe, les cerises de terre, les mauves, la ciboulette, la camomille, souci ou calendula officinalis pour les intimes, hémérocalle, plantain, thym, oseille, mélisse, silène. Un jardin de vivaces offert au présent, un peu beaucoup, et pour demain passionnément, au rythme de la zone de rusticité 3, 4, cueillir l’eau de pluie, composter, régénérer. Oui, je sais, un autre commencement tellement insuffisant.
Cette année, trois magnifiques Québécois nous ont quittés. L’impermanence. Le fleuve noir coule et nous emporte dans son courant, bien au-delà de nos limitations.
Celui d’un maitre-conteur débordant de métaphores poétiques, musicales, pour raconter l’âme de la musique, l’âme de l’humanité. Simon Gauthier. Joueur de scie musicale (lamiste), et de baleinophone qu’il a inventé et partage au Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac. Je suis assise dans la salle de plusieurs de ses spectacles toujours touchée, médusée par tant d’éclat, l’émerveillement de ses univers envoutants, récits généreux, émouvants et imaginatifs qui rendent hommage à la grandeur de ses personnages légendaires. Je l’accompagne.
Celui d’un artiste en art contemporain, authentique et tendre qui a bouleversé notre vie, catalyseur d’œuvre collective enracinée dans nos rires quotidiens qui éveillent, critiquent les enjeux collectifs. Rester lui-même dans les dédales détournés des marchés avec l’approbation de ses partenaires tout à fait séduits. Jean-Jules Souci, maitre-amuseur poécritique. Je suis assise dans sa cuisine, son antre foisonne d’artéfacts récupérés pour constituer ses prochaines œuvres rassembleuses. Je l’entends rire, immense, les yeux brillants, sa langue de calembours déposés dans le cœur et le bonheur de ma conscience. Son plongeon dans la rivière Saguenay, il nage jusqu’à nous, jusqu’à vous, son vélo stationnaire d’un océan à l’autre, repoussant nos limites.
Et puis, celui qui prenait plaisir à défaire tous les préjugés, toutes les peurs de l’autre, dans un clin d’œil d’ouverture, d’offres alternatives cultes, à la faveur de nouveaux développements culturels, toujours à provoquer le sens politique, le sens humain, à encourager la fierté, la créativité, les possibles que tout peut changer, l’organisation des brèches à la différence au monde, à expérimenter le dépassement à la découverte de l’extraordinaire, du surprenant. Rempart contre l’immobilité et les injustices, sa grande humanité déterminée. Les choses ne bougeaient jamais suffisamment à son gout : encore mieux, encore plus d’éclat, encore plus de solidarité où chaque personne compte dans les rassemblements favorables aux changements à côté de l’économie de l’exploitation sans partage. Gardien de l’histoire de Tadoussac, de l’histoire du territoire, éducateur auprès des nombreux enfants passés à l’auberge pour leur faire connaitre les particularités du terroir, fier ambassadeur des beautés de Tadoussac, de la forêt, du fleuve, des animaux, des chairs de bois et de mer, les yeux rivés sur l’horizon d’un pays. Ces enfants sont revenus leur vie durant, la passion leur étant transmise, ainsi qu’à de nombreuses familles d’ici et d’ailleurs. Il nous a fait aimer le plein air, la nature, goûter les produits du terroir, le partage entre les cultures, même les plus marginalisées. Il a rendu la différence de la jeunesse éternelle acceptable, celle qui cherche, mais s’évertue à ne jamais trouver. André Tremblay, maitre de l’accueil.
Ce privilège de vivre dans l’immensité de l’espace avec pour bagage un précis de bienséance de bienveillance, pour survivre à l’éloignement et aux blocages institutionnels, structurels. Répondre aux appels d’offres des centres, la ligne est occupée. Entre la nécessité du dépassement et celle de se relier, de cultiver la lucidité des autres, du moment. Les visites des amies et de la famille sauvegardées, le patrimoine préservé entre l’abondance et les impératifs. Affectueusement vôtre. Il y a de la critique sociale dans l’air, des fragments démocratiques qui s’envolent, quelques avancées prédigérées, des incursions dans les traditions, dans les conventions en mouvance. Mieux connaitre pour mieux aimer les diversités ethnoculturelles, comme le disait la philosophe, à commencer par s’adapter à la Nation innue de la Côte.
Les nouvelles du monde s’immiscent dans la soupe. Région isolée, à distance, pas si coupée du monde que ça. Consacrer sa jeunesse à appuyer les lieux de rencontre, de savoir, de critique sociale, finalement consacrer sa vieillesse à découvrir le langage du temps, de l’espace, des lieux, de la nature et de la culture. Il y a des chemins de traverse inéluctables. Les consciences écologiques ont ouvert des voies coupables de liberté, des amitiés pour sortir.
Quelles fausses nouvelles ai-je encore avalées ! De celles qui étouffent quelques espérances, qui restent prises dans la gorge entre deux randonnées, des pitous assoiffés, des amis, amies de la fête. La forêt insiste, l’appel des ancrages, le travail industriel, la rectitude toute tracée ou l’exil, l’exode régional, l’accueil des personnes immigrantes qui sont mieux traitées. Perdre le souffle d’une communauté littéraire, poétique, critique, attendre le prochain train, les aguets rivés sur le large. Toutes ces vies, ces artéfacts ravalés par leur fin, qui à relais constituent une mégasérie de nos rassemblements : des revues (Focus, Résistances, Recréer la Côte), un livre, un jeu, des spectacles.
L’irritation des natifs. Je l’entends. Désolée, on est parties pour rester portées par vos rires de nos maladresses et des compétences d’autonomie et d’indépendance à acquérir, à inventer. Il faudra faire avec des distances franchissables au budget faramineux, créer de nouveaux protocoles pour rendre écologiques les nécessités. Rendre hommage au courage, honorer la transmission de la confiance. Rasséréner les générations.
Ce privilège de la proximité de la nature. Le village panoramique est juché, on a de la vue et de la sécurité. Le chemin praticable, malgré l’âge ou les capacités limitées. On se déploie, des fêtes de villages, de la joie, un peu, passionnément. L’eau est froide, la rivière ou le fleuve à la portée. Un paysage à emporter s’il vous plait.
Au commencement, c’est un lieu abordable du hasard. Finalement, éveillée, appuyée, c’est le lieu délectable de la réalisation des rêves d’une jeune adulte à tout donner ou recevoir ; à comprendre l’importance de l’appartenance, du partage équitable, l’injonction du bonheur, du développement acceptable.
Plusieurs décennies plus tard, comme les lieux se sont transformés, prospèrent ! Comme des femmes sont mieux honorées, leurs exploits, leurs apports singuliers pour plus de justice et de changements sociaux ! La bibliothèque municipale de Jonquière rend hommage à Hélène Pedneault, celle qui nous a fait du bien, qui nous a fait bien rire. Y a-t-il une Hélène Pedneault dans la salle ? Musiquer dans une petite chapelle, une maison du peuple, à proximité des magnifiques paysages du lac Kénogami et de ses amies, amis du pays. Relever tous les défis, tout en découvrant les créations d’autres artistes, d’autres pays, la culture sur le bout de la langue mue par l’énergie de la recherche créative.
De Jonquière à Plaisir-sur-Mer, de Saguenay à la Côte-Nord, de la ville au village se faufile la trajectoire des libertés de penser, de créer, de se solidariser d’abord et de contribuer à améliorer les conditions de tous les possibles du plus grand nombre. Répulsions, rejets, refus sont souvent les contrecoups des audaces, des sérendipités.
Après Montréal, après Québec, canaliser les foudres amoureuses du Saguenay et de la Côte-Nord. Des particularités sont nées de l’envoutement suscité. Migrer ses passions à l’intérieur du pays, dans le Nutshimit de Joséphine Bacon, de Melissa Mollen Dupuis, à l’intérieur de soi. La liberté à l’intérieur des cultures, des mots qui se déploient, ce grand voyage vernaculaire entre les générations pour l’abolition des oppressions. Le fleuve noir est levé, je vogue parmi les racines de sa nuit universelle.
Je ne sais pas encore que ce qui m’attend c’est la rencontre des étoiles, la beauté des fins et des commencements dans la mouvance du vivant, la cartographie des parcours de vie, l’acceptation des grandes douleurs, les états d’alerte, les promesses tenues, la guérison des deuils et des seuils. Laisser partir ces personnes tant aimées, se déposer dans leur absence, recroquevillée, livrée aux larmes, aux derniers apprentissages sans elles puisés dans leurs héritages de tous les possibles. Combattre l’effacement de leur existence, des moments de joie ou de révolte de notre histoire, commémorer leur fantaisie, leur créativité qui nous emporte encore. L’aventure nord-côtière se poursuit sous influence de nature, de forêt, de fleuve et des gens de paroles. Merci ! Note : Ce texte a été écrit fin 2022 et revisité été 2024.
Dans la suite du projet Lieux publics, le vidéopoème, Non-lieux de Sylvie Chenard publié en 2024 présente animation, musique, texte, une étape d’un travail multidisciplinaire en progression sur des lieux significatifs, humanisants. Le texte explore peut-être les titres d’un roman à venir, en autant d’allers-retours entre des lieux de reconnaissance, identitaires, affectifs, culturels, collectifs, et les non-lieux déshumanisants de la surmodernité, tels que décrient notamment par l’anthropologue du quotidien, Marc Augé.
Album de musique numérique, Les lieux publics 2024
L’album numérique, Les lieux publics, est diffusé sur les plateformes en ligne le 24 avril 2024.
Sylvie Chenard s’est prêtée au jeu de rythmer des lieux qui nous rattachent à notre collectivité, à notre humanité pour célébrer nos avancées utopiques éducatives ou pour combattre nos plus grandes défaites à la faveur des déséquilibres planétaires.
L’album comprend dix pièces instrumentales en solo, à la guitare, aux électroniques, au synthétiseur, à l’échantillonnage et à la voix. Le tout orchestré par des programmations aléatoires et des improvisations.
Cet album s’inscrit dans une suite débutée en 2014, qui explore l’alternative et les lieux en solo et qui comporte une dizaine d’albums musicaux numériques autoédités, également tous diffusés sur les plateformes numériques en ligne.
Pour la plupart, ils sont composés dans l’environnement exceptionnel de la Côte-Nord du Québec à l’écoute de la nature et des états méditatifs qu’elle insuffle.
État des lieux (2014) – Les lieux du corps (2015) – Les lieux du monde (2016) – Les lieux de la danse (2017) – Lieux d’Amériques (2018) – Les lieux de la transe (2019) – Les lieux de la mouvance (2020) – Les lieux du temps (2021) – Les lieux des commencements (2022) – Les lieux apocryphes (2023) – Les lieux publics (2024)
2024 – 35e anniversaire – Les projets de la baleine
C’est avec un grand bonheur que Sylvie Chenard célèbre le 35e anniversaire de ses projets de création. Les projets de la baleine ont débuté en 1989 à son arrivée à Montréal, après une longue gestation au Saguenay (1978-1989), devenu leur berceau. Ils se poursuivent sur la Côte-Nord de façon intermittente à partir de 2006 et en permanence depuis 2016.
Vivre en région et en nature a constitué des lieux de prédilection pour développer les créations et performances solos d’arts numériques, musicaux, littéraires et multimédias.
Livre numérique format ePUB, L’hiver danse le corps hommage de Sylvie Chenard
Le livre, L’hiver danse le corps hommage de Sylvie Chenard est publié en autoédition au format ePUB en fin d’année 2023. Cette fiction d’anticipation aborde les thèmes de la mort, du deuil, de la santé, de la vieillesse de nos jours et aux abords de 2050. Les trois personnages principaux y témoignent de leurs introspections, leurs réflexions, leurs analyses, leurs actions, et soulèvent des enjeux prégnants du système de santé, de la justice sociale au XXIe siècle et du traitement de la vieillesse dans la société.
Ce récit choral se déploie en forme de spirale dans un futur rapproché. Il fait écho au roman précédent, La danse et l’arbre qui se déroule également dans un futur rapproché, période de prédilection pour valoriser les changements sociaux engagés dans la non-violence et l’équité auxquels plusieurs aspirent. Nos licornes traversent nos temps en courant et peuvent à tout le moins attiser nos espoirs.
Mon corps de vagues de glace, du fond de ma crevasse au plus haut sommet de la montagne, son chant funèbre autour, je flotte au-dessus de mon temps qui se fige.
L’hiver danse le corps hommage
Il s’agit d’un hommage posthume empreint de la nature fabuleuse de la Côte-Nord, inspiré par une année endeuillée de ma mère et par la situation précaire des personnes âgées dans notre société. C’est au terme d’une recherche et de rencontres que les récits, les parcours de vie des personnages ont pu être étoffés. Merci à toutes les personnes et à tous les organismes qui y ont contribué en partageant leurs histoires, leurs études, leurs revendications.
Le livre, L’hiver danse le corps hommage est mon sixième livre et le cinquième en tant qu’autrice de la Côte-Nord. Les livres numériques en tant qu’éditrice de Portneuf-sur-Mer sont distribués par DeMarque partout dans le monde et dans Les libraires indépendants auxquels je suis affiliée.
Le livre, Les lieux du texte, créé et autoédité par Sylvie Chenard, présente une nouvelle expérimentation littéraire et artistique qui regroupe différents aspects multimédias.
Le livre, Les lieux du texte, créé et autoédité par Sylvie Chenard
Explorez Explorez nos territoires entrelacés, nos lieux nous collent à la peau.
Les lieux du texte
Les textes, les images, l’animation, les sons, l’édition ont été élaborés par Sylvie Chenard à Portneuf-sur-Mer. Le livre est publié et en vente le 21 novembre 2023, en deux formats, soit, imprimé et EPUB. Il est distribué par De Marque inc.
Le livre est constitué de 29 parties comportant 29 images numériques associées à 29 images texte. La version EPUB 3 comprend en plus le film, Les lieux du texte, aux formats vidéo WEBM et MP4.
Le texte poétique est inspiré du moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre.
Le livre, Les lieux du texte, est le cinquième livre de cette autrice de la Côte-Nord.
Sujet Poésie; Art numérique; Deuil
Mots-clés
Poésie; Image numérique; Sylvie Chenard; Deuil; Écrivaine; Autrice de la Côte-Nord; Autrice québécoise; Artiste québécoise; Littérature québécoise; Littérature; Littérature féministe; Art numérique; Art sonore
Seuil de transformation, soudain, inéluctable qui est symbolisé par la libellule.
Les lieux du texte
Classification BISAC
Poetry / Women authors
Art / digital
Poetry / subjects & themes / Political & Protest
JHBZ
Sociologie : Mort et Deuil
Accessibilité
Ce ne sont pas toutes les applications de lecture de fichier numérique, format EPUB 3 qui peuvent lire la vidéo de ce livre numérique.
Parmi les lecteurs gratuits qui offrent accès à toutes les possibilités du livre numérique, dont les vidéos et qui permettent d’agrandir les images et la vidéo, il y a une extension qui peut être installée dans quelques navigateurs : EPUBreader sur Google Chrome, et sur Firefox.
Gratuit et à installer sur ordinateur, le logiciel Calibre permet d’éditer, de convertir et offre un très bon lecteur également.
Sinon, parfois un message d’accessibilité ou une image peut s’afficher lorsque la lecture de la vidéo n’est pas supporter par l’application de lecture : «Lecture incompatible avec votre application, vidéo format WEBM». Cependant, plusieurs applications présentent une page blanche.
Dans plusieurs lecteurs de livre numérique, les images peuvent s’agrandir en agrandissant le lettrage du lecteur ou en utilisant la fonction pour changer le style de lecture.
Bonne découverte !
Notice bibliographique
EPUB ISBN 978-2-9816655-5-3
CHENARD, Sylvie, Les lieux du texte, [Fichier ePub], Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, c2023, 65 p.
Imprimé ISBN 978-2-9816655-4-6
CHENARD, Sylvie, Les lieux du texte, Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, c2023, 68 p.
C’est la fête des défis de création relevés ! Sylvie Chenard partage sa nouvelle sortie avec le grand plaisir d’offrir cette goutte d’eau dans l’océan de la musique.
Elle publie sur Bandcamp ce manifeste ludique, festif. Sur toile de fond : la tourmente politique et sociale des enjeux de justice, les yeux de la mort, la mémoire embrasée, les communications totalitaires, les veilles persistantes à la rencontre de peu d’humanité, la présence des transformations autrement, l’horizon des respects des guérisons des réparations, le fleuve, la forêt.