Nouveau roman Accueil-fleuve

Livre Accueil-fleuve de Sylvie Chenard
Livre numérique Accueil-fleuve de Sylvie Chenard

Le nouveau roman d’anticipation dystopique, Accueil-fleuve de Sylvie Chenard vient de paraitre en avril 2025. Le livre numérique est autoédité et publié au format ePUB.

Cette fiction aborde les thèmes de l’écologie, de la gestion des matières résiduelles, de la justice sociale et environnementale.

L’histoire de Rose-Anne se situe à l’époque de la deuxième moitié du XXIe siècle. Des catastrophes naturelles sont survenues, mais la résistance des personnes survivantes s’est organisée avec l’assistance d’innovations technologiques écologiques. Rose-Anne consacre la dernière étape de sa vie active à la récupération et au recyclage des matières résiduelles rassemblées sur un nouveau continent nordique, en compagnie de ses collègues de travail et des personnes rencontrées lors de croisières. Elle se passionne pour la recherche, l’analyse, la critique socioécologique et pour les jeux éducatifs dont un jeu emblématique de la Côte-Nord ancestrale, empreint de la culture innue.

Tadoussac ancestral y est à l’honneur, le roman a été écrit à la suite de l’accueil reçu à la Maison du tourisme de Tadoussac au cours de l’été 2024 pour une exposition. Les gens et l’amour des lieux ont grandement inspiré ce livre, les cinq images numériques issues de la collection Trame érosion y sont publiées, des chansons écosensibles citées. Les voix du Nord et nombreux ouvrages scientifiques, politiques, sociaux, historiques ont influencé le tout et surtout la rencontre des personnages de Rose-Anne, Uapikun, Maël, Soon, Ambre, Mia, Ingrid, Aube, Irvin, Jade, Anadabijou.

Mots clés : Écologie; Culture; Féminisme; Justice sociale; Justice environnementale; Côte-Nord; Nord ;Jeu ; Fiction d’anticipation; Dystopie; Matières résiduelles; Roman; Sylvie Chenard; Autrice; Littérature; Art; Science-fiction sociale; Dystopie; Québec; Canada; Science-fiction; Écotourisme; Personnes âgées.

Le livre, Accueil-fleuve, est le septième livre, le quatrième roman de cette autrice de la Côte-Nord, de Portneuf-sur-Mer.  Il comporte 132 pages, 5 images numériques.

ePUB ISBN 978-2-9816655-7-7

CHENARD, Sylvie, Accueil-fleuve, Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, c2025, 132 p.

Livres de Sylvie Chenard
Livres de Sylvie Chenard 2025

Participation au Salon du livre de la Côte-Nord

LES LIEUX DU TEXTE – imprimé et numérique

Participation en tant qu’autrice de la Côte-Nord au Salon du livre de Sept-Iles, pour la présentation du livre de poésie illustré Les lieux du texte au format papier. Cette grande fête littéraire se tient du 24 au 27 avril prochain.

  • Samedi 26 avril 2025
  • 09h30 | Lancement collectif des auteur.rice.s nord-côtier.ère.s – Aréna Guy-Carbonneau | 55 min
  • 14h30 → 17h00 Dédicaces | Sylvie Chenard – Stand des auteur.rice.s nord-côtier.ère.s
  • Dimanche 27 avril 2025
  • 13h00 → 15h30 Dédicaces | Sylvie Chenard → Stand des auteur.rice.s nord-côtier.ère.s
Livre Les lieux du texte
Livre Les lieux du texte
Sylvie Chenard, autrice de la Côte-Nord
Sylvie Chenard, autrice et autoéditrice de la Côte-Nord

À propos

Sylvie Chenard est artiste multidisciplinaire et réside à Portneuf-sur-Mer. Née à Salaberry-de-Valleyfield, elle a vécu à Québec et sa vingtaine au Saguenay. Par la suite, elle a rejoint Montréal puis la Côte-Nord. Musicienne, autrice, poète, journaliste, elle a travaillé dans les milieux culturels, éducatifs et féministes, où elle s’implique depuis près de quarante ans.

Elle propose des créations en arts littéraire, visuel, sonore, multimédias hybrides et engagées socialement rassemblées sur son site, Les projets de la baleine projets d’exploration amorcés dès 1989.

Récemment elle autoédite, publie et distribue sur les plateformes numériques, les livres, Écrits de la baleine, 1998-2015 (2017), La danse et l’arbre (2022), Les enfants d’Opéra stase (2022), Les lieux du texte (2023), L’hiver danse le corps hommage (2023).

Accueil-fleuve sera son septième livre, son quatrième roman.

Nouvelle vidéo d’art, Pis après de Sylvie Chenard et Diane T. Tremblay

Vidéo d'art, Pis après de Sylvie Chenard et Diane T. Tremblay
Vidéo d’art, Pis après de Sylvie Chenard et Diane T. Tremblay

Sylvie Chenard et Diane T. Tremblay présentent leur vidéo d’art, Pis après. Portées par les fantaisies ludiques de leur amitié, les deux comparses explorent le territoire de l’intérieur des terres à la rive nord du fleuve Saint-Laurent au Québec. De Portneuf-sur-Mer à Bégin, elles décrivent leurs voyages, leurs liens, leur écoute. Entre 2021 et 2024, elles ont élaboré peu à peu leur art cinématographique entre tendresse et amour de la beauté fragile des paysages et convoquent l’attention aux écosystèmes, à l’environnement. Elles ont concocté ensemble la musique, la conception visuelle, le montage.

Amies de longue date, Sylvie Chenard, artiste multidisciplinaire, et Diane T. Tremblay, artiste en arts visuels, collaborent depuis plusieurs années à des projets de création. Elles ont réalisé ensemble les vidéos d’art, Peuplement, Acte 1, et Les vraies histoires. Elles partagent une vision commune de nature-culture écopoétique et d’expérimentation.

Elles ont coproduit et coréalisé ce projet avec l’appui de leur entourage, dont Jordan Rwyamilira à la caméra Gopro et Richard DeGrandmont au prêt de batterie. Diane a assuré particulièrement la direction photo et l’enregistrement à la caméra et Sylvie, la conception et l’enregistrement sonore. Diane est l’interprète à la batterie et Sylvie à la guitare et au clavier.

La vidéo est diffusée sur Vimeo à l’adresse : https://vimeo.com/1012439863

Sylvie Chenard est artiste multidisciplinaire et réside à Portneuf-sur-Mer depuis 2015. Elle détient une maitrise en Communication, concentration multimédia interactif de l’UQAM (2004). Elle propose des créations multimédias hybrides et engagées rassemblées sur son site «Les projets de la baleine », projets d’exploration amorcés dès 1989. Elle réalise des vidéos d’art, livres, albums musicaux.

Diane T. Tremblay, artiste en arts visuels, détient une maitrise en création en arts visuels de l’UQAM. Elle a réalisé et présenté de nombreuses expositions, des vidéos, des installations intégrant de la vidéo et des projections d’images. Elle a collaboré à la création de la galerie Dare-Dare et au programme en Arts visuels et communication du Cégep André-Laurendeau.

Diane T. Tremblay et Sylvie Chenard, 2024
Diane T. Tremblay et Sylvie Chenard, 2024

Vidéo Livre Les lieux du texte – installation

Le projet multimédia Les lieux du texte

Le Livre Les lieux du texte de Sylvie Chenard se déploie hétéroclite, pour une installation, une performance, un partage public. Sa poésie est inspirée du moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre, et pour honorer le vivant tellement précieux qui a existé et que nous souhaitons préserver par la création d’espaces de bienveillance.

La vidéo d’art Livre Les lieux du texte de Sylvie Chenard – installation présente une animation élaborée à partir du livre, de sa vidéo et de sa trame sonore. Également une collection d’images numériques se développe en interaction avec le public.

Des éléments de ce projet sont présentés en primeur lors du marché des fêtes à Portneuf-sur-Mer les 6 et 7 décembre 2024.

Entrevue : Suites 2024

En réponse aux questions habituelles lors d’entrevue

En littérature, je m’intéresse particulièrement aux questions sur notre futur et à la science-fiction.

Parmi les lectures intéressantes concernant le futur :

  • Réparer le futur, Du numérique à l’écologie, Inès Leonarduzzi
  • Futur, Notre avenir de A à Z, Antoine Buéno
  • Nous colonisons l’avenir, David Van Reybrouck
  • Non-lieux, Marc Auge

Parmi les lectures récentes de livres de science-fiction ou d’anticipation que j’ai apprécié découvrir :

  • Les Imparfaits, Ewoud Kieft
  • Une prière pour les cimes timides, Becky Chambers
  • Spinoza – L’homme qui a tué Dieu, José Rodrigues Dos Santos
  • À travers temps, Robert Charles Wilson
  • Darwinia, Robert Charles Wilson
  • Le Temps des chimères, Bernard Werber
  • Péplum, Amélie Nothomb
  • Avant de brûler, Virginie DeChamplain
  • La femme au dragon rouge, José Rodrigues Dos Santos
  • Âmes animales, José Rodrigues Dos Santos
  • Signe de vie, José Rodrigues Dos Santos
  • Immortel, José Rodrigues Dos Santos
  • Nous voulons voir votre chef !, Drew Hayden Taylor
  • Le Temps des changements, Robert Silverberg
  • Fondation et Empire, Isaac Asimov
  • Un psaume pour les recyclés sauvages, Becky Chambers
  • L’Espace d’un an, Becky Chambers
  • Teixcalaan (Tome 2) – Une désolation nommée paix, Arkady Martine
  • Teixcalaan (Tome 1) – Un souvenir nommé empire, Arkady Martine
  • La trilogie Spin (Spin, Axis, Vortex), Robert Charles Wilson
  • La Galaxie vue du sol, Becky Chambers
  • Archives de l’exode, Becky Chambers
  • Libration, Becky Chambers
  • Chien 51, Laurent Gaudé
  • Résistance 2050, Aurélie Jean, Amanda Sthers
  • Terre des Autres, Sylvie Bérard
  • Les singes bariolés, Ou le déclin de l’espèce humaine, Bernard Gilbert
  • Les Flibustiers de la mer chimique, Marguerite Imbert
  • La frugalité du temps, Sylvie Bérard
  • Silo, Silo origines, Silo génération, Hugh Howey
  • Bios, Robert Charles Wilson
  • Le fil du vivant, Elsa Pépin
  • L’avenir, Catherine Leroux
  • Lady Astronaute, Mary Robinette Kowal
  • Chroniques du Pays des Mères, Élisabeth Vonarburg
  • Les migrants du temps, Cixin Liu
  • Les Dépossédés, Ursula K. Le Guin
  • Wapke, Collectif

En musique, j’ai écouté particulièrement récemment :

  • Saudade par Nicole Rampersaud
  • CAPI par Rachel Therrien
  • A Single Sunbeam par Daniel Herskedal
  • Pauline Oliveros & American Voices (mode40) par Pauline Oliveros
  • I Inside the Old Year Dying par PJ Harvey
  • Inuktitut par Elisapie
  • Falcon’s Heart par Joe Grass
  • A Little Night Music: Aural Apparitions from the Geographic North
    par Geographic North
  • Multicolored Midnight par Thumbscrew
  • Wolastoqiyik Lintuwakonawa par Jeremy Dutcher

2024, 35e des projets de la baleine

Depuis 2014, j’explore l’alternative et les lieux. Je travaille en solo. Je crée des ambiances, des expérimentations instrumentales inspirées par le monde des solutions sociales, politiques, féministes, écologistes et la science-fiction. Quelques projets comportent des textes lus.

Je suis musicienne et plutôt performeuse, improvisatrice et interprète de mes compositions, de mes expérimentations, de mes mixages et de ma poésie.

Au fur des années, je suis devenue éditrice de musiques et de textes principalement numériques.

En 2024, le 35e anniversaire des projets de la baleine, fut le coup d’envoi d’une distribution des albums des lieux sur toutes les plateformes numériques. J’ai développé de nouveaux partenariats pour la distribution de ma musique numérique sur toutes les plateformes.

Deux nouveaux albums en 2024

L’album, Les lieux publics comprend 10 pièces. C’est le dixième album ayant pour thème les Lieux, principalement élaboré à Portneuf-sur-Mer et le 26e album des projets de la baleine. Mes pièces préférées Intelligences collectives, et Complexités algorithmiques reflètent bien mon propos.

Cet album paru le 16 mars 2024 et distribué le 24 avril s’est prêté au jeu de rythmer des lieux qui nous rattachent à notre collectivité, à notre humanité pour célébrer nos avancées utopiques éducatives ou pour combattre nos plus grandes défaites à la faveur des déséquilibres planétaires.

En 2022, j’ai été invitée en tant que guitariste au Festival des musiques de
création du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour l’occasion j’ai exploré la guitare et un nouveau synthétiseur pour guitare. Depuis, je compose avec ce synthétiseur à la guitare, à la voix, aux électroniques, au erhu. L’album, Les lieux publics, fait suite à ces recherches à la fois festives et réflexives. Tadoussac est au cœur des illustrations de ce projet. Des baleines inspirées par des dessins d’enfants à Tadoussac prennent place dans les lieux publics pour revendiquer, pour célébrer.

Cette année en plus, Tadoussac m’a accueillie. j’y ai présenté quelques reproductions numériques de la collection Trame érosion au cours de l’été, à la Maison du tourisme de Tadoussac, exposition ayant eu pour thème Accueil fleuve.

Je travaille les arrangements avec un logiciel, d’échantillonnage qui permet de la programmation aléatoire et des improvisations. Avec l’album Les lieux publics, j’avais le goût de rythmer des émotions fortes, lumineuses et le bonheur de la création en contrepoint aux moments difficiles de notre époque. De partager des enthousiasmes de solidarité lors de manifestations pacifistes, écologistes et féministes.

D’autant plus, à notre époque de grandes manifestations pour les arts, pour revendiquer un financement provincial viable des arts. En tant qu’artiste qui tisse son activisme dans son art, je suis solidaire de ce rassemblement qui vise à visibiliser les enjeux pour les artistes, la crise du financement de la culture, pour une augmentation du budget provincial et fédéral alloué à la Culture et une revalorisation des arts dans la société québécoise, suite à la pandémie notamment. La GMAQ a pour missions de solidariser, mobiliser et réunir le milieu des arts au Québec, ainsi que de mettre de l’avant l’importance de soutenir les artistes indépendantes, indépendants.

En 2024, j’ai aussi publié l’album Les lieux cinéma qui comprend six pièces instrumentales. C’est le onzième album ayant pour thème les Lieux, principalement élaboré à Portneuf-sur-Mer et le 27e album des projets de la baleine.

L’album numérique est sorti le 6 octobre 2024 et est publié le 11 novembre 2024 sur toutes les plateformes. Ce projet rassemble une série de six trames sonores de quelques films, vidéos d’art réalisées entre 2021 et 2024 diffusées sur le site Les projets de la baleine ou lors d’exposition, installation.

L’album présente une trajectoire des découvertes et des immenses plaisirs de réaliser des films avec la démocratisation de moyens de création et de diffusion cinématographiques, une pratique de recherche et d’expérimentation en relation avec la photographie, l’animation, les images, le mouvement.

Ce sont des pièces instrumentales en solo, à la guitare, aux électroniques, au synthétiseur, à l’échantillonnage et à la voix. Le tout orchestré par des programmations aléatoires et des improvisations en relation avec les thèmes suivants :

  • Un plaisir emblématique de la Côte Nord, le souffle d’un épilobe à Portneuf-sur-Mer;
  • Des portraits paysages et des parcours de vie à Tadoussac. Une célébration du vivant et un hommage aux enfants;
  • Des célébrations du vivant et de la transformation en résonance avec les préoccupations sociales et écologiques actuelles;
  • Un hommage tendre à ma mère;
  • Des lieux de reconnaissance, identitaires, affectifs, culturels, collectifs, pour contrer les non-lieux déshumanisants de la surmodernité;
  • Le moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre. Pour honorer le vivant tellement précieux qui a existé et que nous souhaitons préserver par la création d’espaces de bienveillance.

Je termine l’année avec une participation au marché des fêtes de Portneuf-sur-Mer, les 6 et 7 décembre avec des exemplaires du livre Les lieux du texte, une vidéo qui fera partie d’une installation, et des reproductions de différentes collections d’images numériques.

Pour la suite

Je souhaite pouvoir continuer à enrichir le paysage culturel de la Haute-Côte-Nord particulièrement :

  • Écrire, éditer, publier roman et poésie avec illustrations surtout au format numérique et diffuser sur les réseaux de libraires et de bibliothèques. Distribuer des copies physiques chez quelques libraires au Québec.
  • Composer de nouveaux lieux musicaux, les éditer et les publier sur toutes les plateformes numériques.
  • Continuer à distribuer mes productions à grande échelle : pour les publications numériques écrites, via Demarque et pour les publications numériques musicales, via Distribution Amplitude.
  • Et finalement, continuer à élaborer et diffuser des collections d’image numérique, dont la collection Trame érosion, et réaliser des vidéos d’art et expérimentaux et peut-être les soumettre à des appels, à des événements, à des festivals.

Bref, poursuivre Les projets de la baleine qui proposent des œuvres musicales, poétiques et multimédias basées sur l’expérimentation et l’engagement social.

Les lieux cinéma – Nouvel album

Album Les lieux cinéma

L’album numérique Les lieux cinéma de Sylvie Chenard est publié le 11 novembre 2024 sur toutes les plateformes. Ce projet rassemble une série de six trames sonores de quelques films, vidéos d’art réalisées entre 2021 et 2024 diffusées sur le site Les projets de la baleine ou lors d’exposition, installation.

L’album présente une trajectoire des découvertes et des immenses plaisirs de réaliser des films avec la démocratisation de moyens de création et de diffusion cinématographiques, une pratique de recherche et d’expérimentation en relation avec la photographie, l’animation, les images, le mouvement.


Pour plus d’information (PDF)

Le fleuve noir : l’impermanence, texte de création de Sylvie Chenard

Le fleuve noir : l’impermanence

Lorsqu’on écrit poésie ou roman, on côtoie des personnages qui prennent corps peu à peu, riche de toutes les personnes qu’on a aimé rencontrer sur le parcours de sa vie. Ces personnes se répercutent dans la fiction qui poursuit notre enchantement. Lorsqu’elles nous quittent, tous les moments de rencontre fusionnent, embrasent notre mémoire endeuillée d’où s’écoulent les fleuves.

Flouée, un peu de moi, un peu d’un personnage. Assise sur le bout de ma chaise prête à me soulever au moindre craquement d’urgence, au moindre appel manifeste. Écrire sur ce qui n’est pas arrivé, sur ce qui n’arrivera pas de sitôt. Haut perché sur la trame du présent. Ma voix. Ce trac qui ne se maitrisera pas, un doctorat en vulnérabilité, mention spéciale hypersensibilité, une guerre génocide suspendue dans la face par-dessus les étoiles, les mots de trop.

J’habite un village. De prime abord, il y a le fleuve, un banc de sable, un beau camping, un quai, une usine de transformation des ressources renouvelables du fleuve, le sentier des fêtes, le théâtre des enfants, la bibliothèque un soir par semaine, le jardin communautaire, un tas de bénévoles, l’autrice d’origine Érika Soucy.

Il y a les acrobaties de l’instant qui balancent encore, envoutent, jouent, rigolent. J’habite à côté du parc d’amusement qui rit, qui crie souvent. Les familles, enfants en bas âges, les jeux, les balançoires au parc Hugo Girard, l’homme le plus fort du Québec. Tout le village passe au bureau de poste tout près, c’est l’attraction le cœur des jours. L’usine transforme les fruits, exporte ; pêcherie, poissonnerie de la Haute-Côte-Nord, la fierté assidue, les délices locaux que la mactre de Stimpson ponctue ; les soucis de préservation, les limites de prise ; mesurer, fileter et identifier, buccin, flétan de l’Atlantique ou crabe des neiges.

Oui, je sais, il faut que je dise cette différence, cette unicité, cette diversité pittoresque de paix tourisme-culture. Un roman à l’eau salée qui gronde les révoltes, prend ses formes entre lichen et varech. Non, il me faut un récit, un suspense ni sexy ni sexuel, sans armes ni combats, sans égofric qui contrôle, violente. La liberté n’est rien sans solidarité, sans respect. L’étrangeté satirique de la nouveauté remixée toxique de surconsommation, déchets à cœur ouvert. Nous sommes tellement habitués à ces cycles occidentaux prédateurs, de gagnants et de perdants dominants. Attention, une dictature dans la cour des Amériques. Une histoire à veiller debout, fervente et plate, comme on les aime, se raconte sur les rues principales chargées d’histoire et d’espoir, conjure aux changements. Je ne voudrai pas dire qu’on meurt trop souvent, le pillage vieillit tellement. Je voudrai dire la vue de la pointe, l’éclat des lunes qui traversent le fleuve, et la Voie lactée tout au bout du rivage, en direction du nord qui nous convie à encore plus d’immensité, d’intensité. Au bord du quai, les pêcheurs du printemps, amarrés s’attardent. On va se délecter des meilleurs crabes de l’année, c’est la fête à déguster des villages nord-côtiers.

Comme le veut la tradition nord-américaine, il faut tout de même déverser sa haine, son venin, quelque chose de croustillant, brouiller l’horizon d’attente des récits bien ficelés, crevés là, sur l’écran des contradictions qui se taisent ou s’esquivent, le pendant craquelé des offenses aux citoyennes, aux citoyens, les budgets aux régions émergentes répartis indus, le dépeuplement à la surface. Ici, il n’y a pas la guerre, ici on est solidaire. Mais non, c’est une farce attrapée au vol, pour faire rire bon-enfant. Il n’y a pas d’horreur, il n’y a que des personnes sensibles, facilitatrices pour encourager, favoriser à survivre ou même à bien vivre les transitions quotidiennes, bousculées par les conventions du confort mésadapté aux conditionnements aux conséquences attentatoires.

Je n’ai pas assez du reste de ma vie pour percer leurs mystères tout sourire. Parfois, l’une affronte les nuances d’une santé fragilisée, brave tous les risques grâce à ses appuis avec la force de les solliciter. Le vent souffle fort sur la route du Nord. Le frigo de la municipalité est plein de tous leurs dons. D’autres fois, les maisons sont vides, l’électricité a manqué, la dernière tempête a rugi encore derrière les nouvelles d’Hydro ou de municipalité. L’ailleurs n’est pas toujours meilleur. Radio-Canada entonne les reprises, les autres voix du matin qui racontent l’instabilité, le défi de traverser la perte et les soucis occasionnés. Les intempéries entre les nations obligent. Il n’y a rien de facile parfois pour digérer les chroniques sur mer. Le fleuve grappille le paysage, les repères, un morceau d’identité à la mer.

Tiens, l’autobus arrête devant chez moi. Un seul aller-retour par jour, l’arrêt complet pandémique enfin terminé. L’école est fermée, les enfants déplacés au village d’à côté. La caisse populaire, le dépanneur aussi. On est vitalisé, dynamisé au bout, au nord de la 138, même si les services sont délocalisés. On a du courage, on s’encourage. C’est l’amour du pays, direz-vous ! Des personnes tellement enracinées, on ne peut s’en passer. On insiste et on résiste, un soupçon d’amertume. La pharmacie a oublié, une pénurie pour elle aussi, ça va bien aller. Les déneigeuses, nos héroïnes hivernales. J’habite la circonscription foncière de Saguenay. Des années d’allers-retours entre le Saguenay et la Côte-Nord.

Et puis bang ! Une invitation saguenéenne a sonné un retour sur le passé. L’angoisse puis la sélection des meilleurs souvenirs. D’une région à l’autre, les dés sont jetés. Période d’ermitage créatif. Apprendre le parcours par cœur, revisiter. Aller, venir, passer, trépasser, déphaser. Tout ce qu’on peut inventer, dans l’antre des paysages nord-côtiers, sous l’œil averti des oiseaux, porcs-épics, renards, marmottes. La compétition des jardins est forte. Encore un légume délectable dévoré par l’animal nocturne. Oui, je sais, je les ai invités à ma table bien garnie.

Au commencement. C’est incroyable de constater la puissance de l’amitié à travers les âges, debout sur la vague créative, quelques bouillons au passage, j’arrive au rivage. Lieu d’apprentissage à quitter le nid familial. Lieu d’amerrissage à créer le gouffre fécond de mes prochains printemps, pleins de racines, bourraches, menthes. Claudette St-Pierre notre horticultrice préférée s’en est allée et Serge Émond le voisin coquin ou Serge Bouchard l’écrivain historien. On ne les oubliera pas. Les enfants ont grandi. Les tournesols, les fleurs des champs, le beau murier seul adapté, la rhubarbe, les cerises de terre, les mauves, la ciboulette, la camomille, souci ou calendula officinalis pour les intimes, hémérocalle, plantain, thym, oseille, mélisse, silène. Un jardin de vivaces offert au présent, un peu beaucoup, et pour demain passionnément, au rythme de la zone de rusticité 3, 4, cueillir l’eau de pluie, composter, régénérer. Oui, je sais, un autre commencement tellement insuffisant.

Cette année, trois magnifiques Québécois nous ont quittés. L’impermanence. Le fleuve noir coule et nous emporte dans son courant, bien au-delà de nos limitations.

Celui d’un maitre-conteur débordant de métaphores poétiques, musicales, pour raconter l’âme de la musique, l’âme de l’humanité. Simon Gauthier. Joueur de scie musicale (lamiste), et de baleinophone qu’il a inventé et partage au Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac. Je suis assise dans la salle de plusieurs de ses spectacles toujours touchée, médusée par tant d’éclat, l’émerveillement de ses univers envoutants, récits généreux, émouvants et imaginatifs qui rendent hommage à la grandeur de ses personnages légendaires. Je l’accompagne.

Celui d’un artiste en art contemporain, authentique et tendre qui a bouleversé notre vie, catalyseur d’œuvre collective enracinée dans nos rires quotidiens qui éveillent, critiquent les enjeux collectifs. Rester lui-même dans les dédales détournés des marchés avec l’approbation de ses partenaires tout à fait séduits. Jean-Jules Souci, maitre-amuseur poécritique. Je suis assise dans sa cuisine, son antre foisonne d’artéfacts récupérés pour constituer ses prochaines œuvres rassembleuses. Je l’entends rire, immense, les yeux brillants, sa langue de calembours déposés dans le cœur et le bonheur de ma conscience. Son plongeon dans la rivière Saguenay, il nage jusqu’à nous, jusqu’à vous, son vélo stationnaire d’un océan à l’autre, repoussant nos limites.

Et puis, celui qui prenait plaisir à défaire tous les préjugés, toutes les peurs de l’autre, dans un clin d’œil d’ouverture, d’offres alternatives cultes, à la faveur de nouveaux développements culturels, toujours à provoquer le sens politique, le sens humain, à encourager la fierté, la créativité, les possibles que tout peut changer, l’organisation des brèches à la différence au monde, à expérimenter le dépassement à la découverte de l’extraordinaire, du surprenant. Rempart contre l’immobilité et les injustices, sa grande humanité déterminée. Les choses ne bougeaient jamais suffisamment à son gout : encore mieux, encore plus d’éclat, encore plus de solidarité où chaque personne compte dans les rassemblements favorables aux changements à côté de l’économie de l’exploitation sans partage. Gardien de l’histoire de Tadoussac, de l’histoire du territoire, éducateur auprès des nombreux enfants passés à l’auberge pour leur faire connaitre les particularités du terroir, fier ambassadeur des beautés de Tadoussac, de la forêt, du fleuve, des animaux, des chairs de bois et de mer, les yeux rivés sur l’horizon d’un pays. Ces enfants sont revenus leur vie durant, la passion leur étant transmise, ainsi qu’à de nombreuses familles d’ici et d’ailleurs. Il nous a fait aimer le plein air, la nature, goûter les produits du terroir, le partage entre les cultures, même les plus marginalisées. Il a rendu la différence de la jeunesse éternelle acceptable, celle qui cherche, mais s’évertue à ne jamais trouver. André Tremblay, maitre de l’accueil.

Ce privilège de vivre dans l’immensité de l’espace avec pour bagage un précis de bienséance de bienveillance, pour survivre à l’éloignement et aux blocages institutionnels, structurels. Répondre aux appels d’offres des centres, la ligne est occupée. Entre la nécessité du dépassement et celle de se relier, de cultiver la lucidité des autres, du moment. Les visites des amies et de la famille sauvegardées, le patrimoine préservé entre l’abondance et les impératifs. Affectueusement vôtre. Il y a de la critique sociale dans l’air, des fragments démocratiques qui s’envolent, quelques avancées prédigérées, des incursions dans les traditions, dans les conventions en mouvance. Mieux connaitre pour mieux aimer les diversités ethnoculturelles, comme le disait la philosophe, à commencer par s’adapter à la Nation innue de la Côte.

Les nouvelles du monde s’immiscent dans la soupe. Région isolée, à distance, pas si coupée du monde que ça. Consacrer sa jeunesse à appuyer les lieux de rencontre, de savoir, de critique sociale, finalement consacrer sa vieillesse à découvrir le langage du temps, de l’espace, des lieux, de la nature et de la culture. Il y a des chemins de traverse inéluctables. Les consciences écologiques ont ouvert des voies coupables de liberté, des amitiés pour sortir.

Quelles fausses nouvelles ai-je encore avalées ! De celles qui étouffent quelques espérances, qui restent prises dans la gorge entre deux randonnées, des pitous assoiffés, des amis, amies de la fête. La forêt insiste, l’appel des ancrages, le travail industriel, la rectitude toute tracée ou l’exil, l’exode régional, l’accueil des personnes immigrantes qui sont mieux traitées. Perdre le souffle d’une communauté littéraire, poétique, critique, attendre le prochain train, les aguets rivés sur le large. Toutes ces vies, ces artéfacts ravalés par leur fin, qui à relais constituent une mégasérie de nos rassemblements : des revues (Focus, Résistances, Recréer la Côte), un livre, un jeu, des spectacles.

L’irritation des natifs. Je l’entends. Désolée, on est parties pour rester portées par vos rires de nos maladresses et des compétences d’autonomie et d’indépendance à acquérir, à inventer. Il faudra faire avec des distances franchissables au budget faramineux, créer de nouveaux protocoles pour rendre écologiques les nécessités. Rendre hommage au courage, honorer la transmission de la confiance. Rasséréner les générations.

Ce privilège de la proximité de la nature. Le village panoramique est juché, on a de la vue et de la sécurité. Le chemin praticable, malgré l’âge ou les capacités limitées. On se déploie, des fêtes de villages, de la joie, un peu, passionnément. L’eau est froide, la rivière ou le fleuve à la portée. Un paysage à emporter s’il vous plait.

Au commencement, c’est un lieu abordable du hasard. Finalement, éveillée, appuyée, c’est le lieu délectable de la réalisation des rêves d’une jeune adulte à tout donner ou recevoir ; à comprendre l’importance de l’appartenance, du partage équitable, l’injonction du bonheur, du développement acceptable.

Plusieurs décennies plus tard, comme les lieux se sont transformés, prospèrent ! Comme des femmes sont mieux honorées, leurs exploits, leurs apports singuliers pour plus de justice et de changements sociaux ! La bibliothèque municipale de Jonquière rend hommage à Hélène Pedneault, celle qui nous a fait du bien, qui nous a fait bien rire. Y a-t-il une Hélène Pedneault dans la salle ? Musiquer dans une petite chapelle, une maison du peuple, à proximité des magnifiques paysages du lac Kénogami et de ses amies, amis du pays. Relever tous les défis, tout en découvrant les créations d’autres artistes, d’autres pays, la culture sur le bout de la langue mue par l’énergie de la recherche créative.

De Jonquière à Plaisir-sur-Mer, de Saguenay à la Côte-Nord, de la ville au village se faufile la trajectoire des libertés de penser, de créer, de se solidariser d’abord et de contribuer à améliorer les conditions de tous les possibles du plus grand nombre. Répulsions, rejets, refus sont souvent les contrecoups des audaces, des sérendipités.

Après Montréal, après Québec, canaliser les foudres amoureuses du Saguenay et de la Côte-Nord. Des particularités sont nées de l’envoutement suscité. Migrer ses passions à l’intérieur du pays, dans le Nutshimit de Joséphine Bacon, de Melissa Mollen Dupuis, à l’intérieur de soi. La liberté à l’intérieur des cultures, des mots qui se déploient, ce grand voyage vernaculaire entre les générations pour l’abolition des oppressions. Le fleuve noir est levé, je vogue parmi les racines de sa nuit universelle.

Je ne sais pas encore que ce qui m’attend c’est la rencontre des étoiles, la beauté des fins et des commencements dans la mouvance du vivant, la cartographie des parcours de vie, l’acceptation des grandes douleurs, les états d’alerte, les promesses tenues, la guérison des deuils et des seuils. Laisser partir ces personnes tant aimées, se déposer dans leur absence, recroquevillée, livrée aux larmes, aux derniers apprentissages sans elles puisés dans leurs héritages de tous les possibles. Combattre l’effacement de leur existence, des moments de joie ou de révolte de notre histoire, commémorer leur fantaisie, leur créativité qui nous emporte encore. L’aventure nord-côtière se poursuit sous influence de nature, de forêt, de fleuve et des gens de paroles. Merci !

Note : Ce texte a été écrit fin 2022 et revisité été 2024.

Vidéopoème Non-lieux

Vidéopoème, Non-lieux, de Sylvie Chenard, 2024
Vidéopoème de Sylvie Chenard, 2024

Dans la suite du projet Lieux publics, le vidéopoème, Non-lieux de Sylvie Chenard publié en 2024 présente animation, musique, texte, une étape d’un travail multidisciplinaire en progression sur des lieux significatifs, humanisants. Le texte explore peut-être les titres d’un roman à venir, en autant d’allers-retours entre des lieux de reconnaissance, identitaires, affectifs, culturels, collectifs, et les non-lieux déshumanisants de la surmodernité, tels que décrient notamment par l’anthropologue du quotidien, Marc Augé.

Album Les lieux publics

Album Les lieux publics
Album de musique numérique, Les lieux publics 2024

L’album numérique, Les lieux publics, est diffusé sur les plateformes en ligne le 24 avril 2024.

Sylvie Chenard s’est prêtée au jeu de rythmer des lieux qui nous rattachent à notre collectivité, à notre humanité pour célébrer nos avancées utopiques éducatives ou pour combattre nos plus grandes défaites à la faveur des déséquilibres planétaires.

L’album comprend dix pièces instrumentales en solo, à la guitare, aux électroniques, au synthétiseur, à l’échantillonnage et à la voix. Le tout orchestré par des programmations aléatoires et des improvisations.

Cet album s’inscrit dans une suite débutée en 2014, qui explore l’alternative et les lieux en solo et qui comporte une dizaine d’albums musicaux numériques autoédités, également tous diffusés sur les plateformes numériques en ligne.

Pour la plupart, ils sont composés dans l’environnement exceptionnel de la Côte-Nord du Québec à l’écoute de la nature et des états méditatifs qu’elle insuffle.

Artiste émergente – Palmarès ADISQ

État des lieux (2014) – Les lieux du corps (2015) – Les lieux du monde (2016) – Les lieux de la danse (2017) – Lieux d’Amériques (2018) – Les lieux de la transe (2019) – Les lieux de la mouvance (2020) – Les lieux du temps (2021) – Les lieux des commencements (2022) – Les lieux apocryphes (2023) – Les lieux publics (2024)

35e anniversaire – Les projets de la baleine

35e anniversaire - Les projets de la baleine

2024 – 35e anniversaire – Les projets de la baleine

C’est avec un grand bonheur que Sylvie Chenard célèbre le 35e anniversaire de ses projets de création. Les projets de la baleine ont débuté en 1989 à son arrivée à Montréal, après une longue gestation au Saguenay (1978-1989), devenu leur berceau. Ils se poursuivent sur la Côte-Nord de façon intermittente à partir de 2006 et en permanence depuis 2016.

Vivre en région et en nature a constitué des lieux de prédilection pour développer les créations et performances solos d’arts numériques, musicaux, littéraires et multimédias.