Le Livre Les lieux du texte de Sylvie Chenard se déploie hétéroclite, pour une installation, une performance, un partage public. Sa poésie est inspirée du moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre, et pour honorer le vivant tellement précieux qui a existé et que nous souhaitons préserver par la création d’espaces de bienveillance.
La vidéo d’art Livre Les lieux du texte de Sylvie Chenard – installation présente une animation élaborée à partir du livre, de sa vidéo et de sa trame sonore. Également une collection d’images numériques se développe en interaction avec le public.
Des éléments de ce projet sont présentés en primeur lors du marché des fêtes à Portneuf-sur-Mer les 6 et 7 décembre 2024.
Dans la suite du projet Lieux publics, le vidéopoème, Non-lieux de Sylvie Chenard publié en 2024 présente animation, musique, texte, une étape d’un travail multidisciplinaire en progression sur des lieux significatifs, humanisants. Le texte explore peut-être les titres d’un roman à venir, en autant d’allers-retours entre des lieux de reconnaissance, identitaires, affectifs, culturels, collectifs, et les non-lieux déshumanisants de la surmodernité, tels que décrient notamment par l’anthropologue du quotidien, Marc Augé.
2024 – 35e anniversaire – Les projets de la baleine
C’est avec un grand bonheur que Sylvie Chenard célèbre le 35e anniversaire de ses projets de création. Les projets de la baleine ont débuté en 1989 à son arrivée à Montréal, après une longue gestation au Saguenay (1978-1989), devenu leur berceau. Ils se poursuivent sur la Côte-Nord de façon intermittente à partir de 2006 et en permanence depuis 2016.
Vivre en région et en nature a constitué des lieux de prédilection pour développer les créations et performances solos d’arts numériques, musicaux, littéraires et multimédias.
Le livre, Les lieux du texte, créé et autoédité par Sylvie Chenard, présente une nouvelle expérimentation littéraire et artistique qui regroupe différents aspects multimédias.
Le livre, Les lieux du texte, créé et autoédité par Sylvie Chenard
Explorez Explorez nos territoires entrelacés, nos lieux nous collent à la peau.
Les lieux du texte
Les textes, les images, l’animation, les sons, l’édition ont été élaborés par Sylvie Chenard à Portneuf-sur-Mer. Le livre est publié et en vente le 21 novembre 2023, en deux formats, soit, imprimé et EPUB. Il est distribué par De Marque inc.
Le livre est constitué de 29 parties comportant 29 images numériques associées à 29 images texte. La version EPUB 3 comprend en plus le film, Les lieux du texte, aux formats vidéo WEBM et MP4.
Le texte poétique est inspiré du moment du deuil entre les générations et les peuples en guerre.
Le livre, Les lieux du texte, est le cinquième livre de cette autrice de la Côte-Nord.
Sujet Poésie; Art numérique; Deuil
Mots-clés
Poésie; Image numérique; Sylvie Chenard; Deuil; Écrivaine; Autrice de la Côte-Nord; Autrice québécoise; Artiste québécoise; Littérature québécoise; Littérature; Littérature féministe; Art numérique; Art sonore
Seuil de transformation, soudain, inéluctable qui est symbolisé par la libellule.
Les lieux du texte
Classification BISAC
Poetry / Women authors
Art / digital
Poetry / subjects & themes / Political & Protest
JHBZ
Sociologie : Mort et Deuil
Accessibilité
Ce ne sont pas toutes les applications de lecture de fichier numérique, format EPUB 3 qui peuvent lire la vidéo de ce livre numérique.
Parmi les lecteurs gratuits qui offrent accès à toutes les possibilités du livre numérique, dont les vidéos et qui permettent d’agrandir les images et la vidéo, il y a une extension qui peut être installée dans quelques navigateurs : EPUBreader sur Google Chrome, et sur Firefox.
Gratuit et à installer sur ordinateur, le logiciel Calibre permet d’éditer, de convertir et offre un très bon lecteur également.
Sinon, parfois un message d’accessibilité ou une image peut s’afficher lorsque la lecture de la vidéo n’est pas supporter par l’application de lecture : «Lecture incompatible avec votre application, vidéo format WEBM». Cependant, plusieurs applications présentent une page blanche.
Dans plusieurs lecteurs de livre numérique, les images peuvent s’agrandir en agrandissant le lettrage du lecteur ou en utilisant la fonction pour changer le style de lecture.
Bonne découverte !
Notice bibliographique
EPUB ISBN 978-2-9816655-5-3
CHENARD, Sylvie, Les lieux du texte, [Fichier ePub], Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, c2023, 65 p.
Imprimé ISBN 978-2-9816655-4-6
CHENARD, Sylvie, Les lieux du texte, Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, c2023, 68 p.
C’est avec un immense plaisir que Sylvie Chenard présente l’exposition, Trame érosion, une série de reproductions d’images numériques qui évoque des célébrations du vivant et de la transformation en résonance avec les préoccupations sociales et écologiques actuelles. L’exposition se tiendra à la Salle Armand-Topping, à Forestville, du lundi au jeudi, 12 au 15 juin inclusivement.
Ville de Forestville
Salle Armand-Topping,
10, 10e Rue
Forestville (Québec) G0T 1E0
Du lundi au jeudi
12 au 15 juin 2023
Présence de l’artiste – lecture, musique, multimédia – Les projets de la baleine
Lundi, mardi, mercredi de 13 h 30 à 16 h 30 – 18 h 00 à 20 h 00
jeudi de 13 h 30 à 16 h 30
Sylvie Chenard est artiste multidisciplinaire, détentrice d’une maitrise en communication, concentration multimédia interactif de l’UQAM. Elle réalise des projets de création, Les projets de la baleine depuis 1989 qu’elle rassemble sur son site. Elle habite et crée à Portneuf-sur-Mer depuis 2015. Notamment en 2022, elle a préparé cette exposition, elle a publié deux romans, et présenté une performance multimédia au Happening des arts de Tadoussac, puis un spectacle de guitare à l’honneur au Festival des musiques de création du Saguenay Lac-Saint-Jean. L’écriture du roman, La danse et l’arbre, l’expérimentation et la conception des images numériques, des musiques et d’une installation vidéo se sont élaborées en interrelation.
Territoires imaginaires, cartographie poétique de nos espoirs, l’exposition, Trame érosion partage des recherches visuelles, sonores et littéraires depuis 2019. La collection d’images numériques continue de se développer et varie au gré des présentations.
Pour cette exposition, les reproductions sont présentées au format 16 X 20 pouces.
Un grand merci aux collaboratrices et amies, grandes facilitatrices qui accompagnent cette aventure de diffusion.
Vidéo réalisée par Sylvie Chenard au Happening des Arts de Tadoussac en 2022
La vidéo d’art, Dessine-moi un happening! de Sylvie Chenard, format MP4 (13:26) a été créée suite à la réalisation d’un projet multidisciplinaire au Happening des Arts de Tadoussac 2022, projet participatif, visuel et sonore, des portraits paysages, parcours de vie, technologies du futur, avec 23 festivivant.e.s du happening et d’après les dessins des enfants au Centre d’interprétation des mammifères marins en 2019.
Une célébration du vivant et un hommage aux enfants. Merci à toutes les personnes qui ont permis la réalisation de ce projet qui me tient à coeur.
Cartes-photos, La maison du fleuve – Portneuf-sur-Mer – 2021
En janvier 2021, le Réseau BIBLIO de la Côte-Nord, en partenariat avec l’Unité régionale Loisir et Sport Côte-Nord (URSLSCN) et Culture Côte-Nord, lance un appel de projets pour les artistes, artisans et écrivains de la région.
Le but est de créer des objets artistiques, des activités ou toutes autres propositions jugées pertinentes dans le cadre du projet les « BIBLIboîtes culturelles ». Le projet de BIBLIboîtes consiste à créer 10 boites thématiques appelées « Les BIBLIboîtes culturelles » sur des disciplines et secteurs d’intervention couverts par l’action ministérielle en matière de loisir culturel. Il s’agit d’un projet structurant, qui perdurera dans le temps et qui pourra être transposable à d’autres régions du Québec. Ces boîtes seront fabriquées par un artisan de la région, seront à la fois solides et légères pour le transport, et ce, tout en suscitant la curiosité. Elles prendront la forme d’un énorme livre. Lorsqu’une personne ouvrira un de ces livres géants, elle découvrira des livres, des objets à manipuler et des idées d’activités à faire sur place.
Gabrielle Beaulieu, chargée de projet, Unité régionale Loisir et Sport Côte-Nord (URSLSCN)
La maison du fleuve
Je suis très heureuse d’annoncer que mon projet de cartes-photos, La maison du fleuve – Portneuf-sur-Mer – 2021, a été sélectionné. J’ai proposé une série de douze cartes-photos, au format 4X8 et non regroupées. Issues de ma démarche, alliant poésie et art médiatique, ces images ont été élaborées à partir du projet de 2016, Mitinekapish – la maison du fleuve, multimédia et musique inspirés entre autres de la Côte-Nord et Portneuf-sur-Mer, et des thématiques d’identité, de collectivité, de territoire portant nos rêves, transformant nos engagements pour se relier à la nature, à l’Autre, à demain. Depuis, cette aventure créative se poursuit et se décline en plusieurs formes, dont récemment, une vidéoperformance.
Plusieurs multimédias mettent en relation de nouveaux agencements, permettent d’approfondir des tensions et l’émergence de dimensions esthétiques, éthiques et sociopolitiques inédites. Depuis de nombreuses années, mes créations visuelles et sonores s’inscrivent dans des processus aléatoires et cinétiques, la création de mouvement dans des expérimentations, animations et musiques qui explorent des aspects orbiculaires, itératifs, cinétiques ou aléatoires. Des tableaux vivants se construisent et se déconstruisent au gré des programmations et interactions. La production et le développement de multimédias a permis la réalisation de plusieurs films ou vidéos d’animation, d’arts et de documentaires expérimentaux et plus récemment le portrait-paysage, la performance-paysage.
Je suis artiste multidisciplinaire depuis plus de quarante ans. Musicienne, écrivaine et artiste médiatique. Je réalise, Les projets de la baleine, des recherches et des créations depuis 1989, diffusés sur mon site et lors de spectacle. Je collabore régulièrement à plusieurs activités littéraires, musicales et vidéographiques. Je suis très fière de partager mes travaux créatifs au public régional des bibliothèques grâce aux BIBLIboîtes.
En juin 2021, l’aventure se poursuit de nouveau. J’ai eu l’honneur de contribuer à la BIBLIboîte Art visuel, lors d’une rencontre en atelier et à la bibliothèque de Portneuf-sur-Mer, pour élaborer une capsule vidéo. Laura Gaudreau, agente de développement et communications – Réseau BIBLIO de la Côte-Nord et Etienne Michaud Ste-Marie, réalisateur-cameraman – Les Productions Bokeh35 ont recueilli du matériel visuel et sonore : des propos, des images, des improvisations, des ambiances, des paysages, des ouvrages en progression.
Entrevue à propos des arts visuels
Rencontre pour la capsule vidéo – BIBLIboîte Art visuel – Laura Gaudreau, agente de développement et communications Réseau BIBLIO de la Côte-Nord et Etienne Michaud Ste-Marie, réalisateur/cameraman – Les Productions Bokeh35 – Photo: Sylvie Chenard
Comment l’art visuel est-il arrivé dans votre vie ?
J’ai d’abord eu des modèles familiaux en peinture, en art contemporain et en photographie : oncle, tante, père ont suscité ma curiosité en art visuel. J’adorais dessiner et peindre des paysages à l’adolescence. J’ai reçu des formations privées et publiques en art visuel. Peu à peu, j’ai développé un intérêt pour la photographie, ensuite la vidéo d’art et expérimentale et les arts numériques avec mes études cinématographiques et en multimédia interactif.
Parlez-nous de votre parcours artistique ?
Parallèlement aux arts visuels, j’ai développé un intérêt pour la musique et pour l’écriture poétique. J’ai d’ailleurs gagné ma vie à plusieurs reprises en recherche et écriture journalistique dans des organismes culturels, communautaires et éducatifs. J’ai développé les trois domaines artistiques et en 1989, j’ai concrétisé des créations multidisciplinaires, individuelles et collectives, sous l’appellation, Les projets de la baleine. En 1998, avec la démocratisation des nouvelles technologies, j’ai pu créer le site Web, Les projets de la baleine pour diffuser des expérimentations et improvisations. Par la suite, j’ai réalisé des études, à la maitrise en communication, concentration multimédia interactif, qui m’ont outillée pour développer les arts médiatiques et multidisciplinaires. J’ai publié deux ouvrages poétiques, plusieurs albums poétiques et musicaux, des vidéos d’art, et j’ai diffusé des spectacles de musique et poésie avec projection vidéo; souvent en collaboration avec plusieurs artistes et des organismes. J’ai présenté quelques expositions de dessins et photographies.
Quelle place occupe l’art dans votre vie ?
La création artistique est devenue mon mode de vie. C’est avant tout un travail qui occupe toute la place en dehors des obligations sociales ou quotidiennes, et particulièrement depuis que je réside dans la région. Je suis venue réaliser mon rêve de vivre près du fleuve dans la région et de créer à plein temps à Portneuf-sur-Mer. Depuis 2015, j’ai créé plusieurs projets multidisciplinaires et participé aux activités de plusieurs organismes culturels de la région, et j’en suis bien fière. Pour moi, l’art représente un long travail de recherche, d’expérimentation qui exige de nombreux efforts et particulièrement pour être partagé, diffusé. Cette année, je contribue au projet régional de BIBLIboîtes culturelles et j’ai contribué au projet, Tout le monde au poste de Tour de bras, un organisme dédié aux musiques créatives, improvisées et expérimentales à Rimouski.
Est-ce qu’il y a des artistes que vous admirez, des modèles, des influences ?
Je dirais que j’ai été influencée par les différents milieux culturels dans lesquels j’ai évolué comme collaboratrice ou comme membre et par les artistes avec lesquels j’ai travaillé. Je pense au Saguenay, à la Revue Focus, au Centre d’expérimentation musicale, aux Productions la Chambarde; à Montréal, Ambiances magnétiques, Studio XX, Groupe intervention vidéo; à Québec, Avatar, la Revue Inter; à Rimouski Tour de bras; à la Côte-Nord, l’Auberge de jeunesse de Tadoussac, Culture Côte-Nord, la Revue Littoral, la Revue Recréer la Côte. Je pense aux artistes Diane T. Tremblay (arts visuels), Maryse Poulin (musique théâtre, danse), Rachel Therrien (musique jazz), Andrée Préfontaine (arts visuels, musique), Hélène Monette (littérature), Rémi Leclerc (musique), Alexandre St-Onge (arts visuels, musique). Ce sont des milieux et des artistes très ouverts à la recherche, à l’expérimentation ou à l’improvisation.
Qu’est-ce qui vous inspire pour créer ?
La création artistique est pour moi une façon de me relier à la nature, aux autres, au monde. Les enjeux sociopolitiques de justice sociale et environnementale et féministe m’inspirent énormément. Les pratiques d’improvisation, d’expérimentation, les programmations aléatoires d’application numérique visuelle et sonore également. Présentement, les processus de transformation, de remédiation numérique et la science-fiction m’intéressent.
Est-ce que la Côte-Nord vous inspire et comment, ou quoi ?
Oui la région m’inspire. J’y vis pour cela. Je suis tombée en amour avec la Côte-Nord dès ma vingtaine. Je suis venue réaliser mon rêve de fusionner avec la nature de la Côte-Nord quotidiennement et avec les gens d’ici. Vivre près du fleuve, c’est toute une expérience de vie intense. Je suis totalement émerveillée et charmée.
Également, je réalise mon rêve de rénovation et de récupération d’une maison et de matériaux avec l’aide de ma famille et de mes amies, amis. J’ai aussi l’occasion de développer de nouvelles compétences écologiques et manuelles, de jardiner.
D’un autre côté, il y a un manque de ressources et de services collectifs abordables étant donné les distances à parcourir pour obtenir des services de santé ou assister à des activités culturelles. La région est défavorisée en ce qui concerne le transport en commun, par exemple, ce qui limite l’autonomie et la mobilité des gens. Heureusement, les réseaux d’entraide et de solidarité peuvent atténuer les manques de solutions structurantes et pérennes.
Ces limites et ces nouvelles activités inspirent aussi mes travaux.
Selon vous, pourquoi les gens aiment l’art visuel ?
Je crois que c’est un des bons moyens pour évoluer en tant que personne, pour devenir meilleur humain, meilleure humaine, pour développer sa sensibilité, son imaginaire et s’épanouir. Les gens aiment l’art visuel pour le plaisir de découvrir une évocation, une symbolique, le point de vue spécifique d’un artiste de chez nous ou d’ailleurs; pour apprécier la maitrise d’une technique, l’expression d’une vision du monde, d’une émotion, d’une valorisation, d’une dénonciation.
L’art visuel peut, par exemple, valoriser ou contester nos usages, nos relations, notre regard sur le monde et influencer ou même transformer notre vision du monde et conséquemment notre conscience et nos habitudes.
Selon vous, qu’est-ce que l’art visuel apporte dans la vie des gens ?
L’art visuel permet de vivre une expérience esthétique, de bonifier son point de vue sur le monde, sur son environnement, sur son entourage. Il améliore la qualité de nos vies, donne du sens à nos vies, diversifie nos perceptions et stimule notre ouverture d’esprit.
Qu’est-ce que l’art visuel vous apporte ?
L’art visuel est essentiel à ma vie, comme la musique et la littérature également. Je vis une grande satisfaction à créer de nouvelles animations, de nouvelles images, d’associer une image, une vidéo, un son, un texte et de créer un nouveau sens, une nouvelle émotion. C’est un moyen de méditer, de peindre en numérique, d’accomplir des recherches et des processus de transformation aléatoire de photographies ou d’éléments du réel et de les matérialiser dans une forme accessible. Je superpose, dégrade, déconstruis, restructure, sélectionne l’image dans l’effet de mouvement, l’effet du hasard.
Comment l’art visuel peut avoir un impact, un effet sur les gens, sur leur vie ?
L’art visuel peut permettre d’établir une sélection éclairée et personnalisée des influences et conditionnements visuels dans le contexte de saturation visuelle de la société de surconsommation. Il peut permettre de développer son sens critique, sa capacité de choisir.
En quoi l’art visuel est important pour notre région ?
L’accès à l’art visuel est primordial pour notre région et pour ailleurs. Se rassembler autour de travaux d’art visuel; échanger avec l’artiste sur son travail, sa démarche; voir ce que les autres artistes réalisent. Se recueillir ou se confronter à l’occasion d’une exposition, d’un happening, d’un festival enrichit notre identité, façonne notre appartenance au territoire.
Qu’est-ce qui distingue l’art visuel nord-côtier ?
D’après ce que j’ai observé lors de quelques évènements culturels, je dirais que plusieurs propositions d’artistes visuels soulignent leur rapport à la nature nord-côtière ou à l’activité de ses résidents, propositions déterminées par les ressources naturelles et humaines nordiques. La nordicité et le patrimoine régional y sont valorisés. L’apport des Innus est considéré.
Comment l’art peut-il avoir un impact, un effet sur les gens, sur leur vie ?
Le rôle de l’art en général qu’il soit sonore, visuel, littéraire, est de nourrir le coeur et l’esprit et d’épanouir les gens. Les valeurs esthétiques que les gens accordent à l’art deviennent des vecteurs de qualité de vie, de bonheur, de plaisir, de liberté, de guérison, d’évasion, de partage, de socialisation, de transformation sociale.
En quoi les bibliothèques sont-elles importantes dans le monde de l’art visuel ?
Les bibliothèques municipales peuvent jouer un rôle primordial pour le développement culturel dans une localité et pour l’accès à la culture. L’art visuel peut y être plus ou moins valorisé selon les localités, par exemple : dans un petit village comme Portneuf-sur-Mer , la tenue d’exposition d’art visuel, l’animation autour de l’art visuel. La bibliothèque devient parfois l’un des seuls lieux de contacts directs dans sa localité, entre le citoyen, la citoyenne de tous âges, et l’art visuel et l’artiste.
En ce qui a trait à l’art visuel, où se situe la tendance ?
Parmi les tendances actuelles en art visuel du 21e siècle, j’ai constaté ces dernières années plusieurs propositions de mélange et de décloisonnement de genres, de médias, de lieux de diffusion, de domaines, et l’essor du multimédia qui évolue avec les possibilités technologiques : l’installation immersive, participative; la réalité virtuelle; les animations graphiques trois D; l’art vidéo; l’art de rue et ses peintures murales; l’art sur la place publique, éphémère; la projection de fresque lumineuse et sonore sur des édifices (video mapping); la performance multimédia; le lien avec la nature et sa protection; le recyclage de matériau dans l’art; l’art d’autres peuples qu’occidentaux et l’art de minorités subissant des inégalités : femmes, personnes LGBTQ, Premières Nations, personnes racisées, personnes socioéconomiquement défavorisées. La robotique est mise à contribution pour actionner les mécanismes visuels et sonores. Les milieux culturels, les centres d’artistes stimulent la création artistique avec des appels de propositions artistiques avec des thématiques ou non.
Avec la pandémie, on assiste à l’accélération du développement de plateformes en ligne pour répondre aux besoins en art et culture à domicile : exposition virtuelle en haute résolution, foisonnement culturel sur les médias sociaux ou messages artistiques d’espoir ou de critique sociale sur la place publique.
Selon vous l’art visuel c’est…
L’art visuel est un passeport pour visiter le miroir de notre monde, de notre culture.
Entrevue à propos des bibliothèques et des livres
Etienne Michaud Ste-Marie, réalisateur/cameraman – Les Productions Bokeh35 et Sylvie Chenard à la bibliothèque de Portneuf-sur-Mer (Jean-Marie-Delaunay) – Photo : Laura Boudreau
Quelle importance les livres ont-ils dans votre vie professionnelle ?
Les livres sont indispensables dans ma vie de création et dans ma vie professionnelle en recherche et rédaction (journalisme, poésie, sites Web). J’ai gagné ma vie avec les livres en travaillant dans des organismes culturels comme la Revue Focus ou le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine. Également, j’ai été responsable des communications du Service des relations internationales de l’UQAM (bulletin, site Web). J’ai participé à la réalisation d’un livre collectif sur l’histoire du mouvement des femmes au Saguenay Lac-Saint-Jean. J’ai publié deux recueils et des textes de poésie dans des revues de la région. Mes créations exigent souvent une recherche élaborée et la lecture de nombreux livres. J’écris régulièrement et j’en suis à un deuxième manuscrit non publié. Le loisir littéraire représente pour moi une source de bonheur intense.
Quelle influence les livres ont-ils dans votre vie personnelle ?
Les livres ont une très grande influence dans ma vie personnelle. Longtemps, j’ai lu des essais et maintenant je lis plus de poésie et de romans. Les livres me ressourcent, me permettent d’approfondir des questions, de vivre de nouvelles émotions, de développer mon empathie, ma compréhension du monde.
Voici une liste de romans que j’ai lus récemment et que j’ai appréciés, dont des autrices associées à la région : Monique Durand, Marie-Ève Muller, Naomi Fontaine, Erika Soucy, Sylvie Drapeau.
Feu le soleil Autrice : Suzanne Jacob
Les Falaises Autrice : Virginie DeChamplain
L’exil vaut le voyage Auteur : Dany Laferrière
Le lièvre d’Amérique Autrice : Mireille Gagné
Dans le bleu Autrice : Magali Lemèle
La résilience des corps Autrice : Marie-Ève Muller
Saint-Laurent mon amour Autrice : Monique Durand
L’orangeraie Auteur : Larry Tremblay
Parlez-moi d’amour Autrice : Suzanne Jacob
Ruelle Océan Autrice : Rachel Leclerc
Le fleuve Autrice : Sylvie Drapeau
L’apparition du chevreuil Autrice : Élise Turcotte
Ta mort à moi Auteur : David Goudreault
La Montagne secrète Autrice : Gabrielle Roy
Shuni Autrice : Naomi Fontaine
La Servante écarlate Autrice : Margaret Atwood
Les testaments Autrice : Margaret Atwood
Pas même le bruit d’un fleuve Autrice : Hélène Dorion
Les querelleurs Autrice : France Théoret
Le petit caillou de la mémoire Autrice : Monique Durand
Le poids de la neige Auteur : Christian Guay-Poliquin
Les repentirs Auteur : Marc Séguin
L’imparfaite amitié Autrice : Mylène Bouchard
Des chants pour Angel Autrice : Marie-Claire Blais
Homo sapienne Autrice : Niviaq Korneliussen
Le plongeur Auteur : Stéphane Larue
Ru Autrice : Kim Thúy
Les murailles Autrice : Erika Soucy
Les maisons Autrice : Fanny Britt
Vi Autrice : Kim Thúy
L’impureté Auteur : Larry Tremblay
Jenny Sauro Auteur : Marc Séguin
Manikanetish Autrice : Naomi Fontaine
Kuessipan Autrice : Naomi Fontaine
À quel point les bibliothèques sont-elles importantes pour la culture régionale ?
Les bibliothèques municipales peuvent jouer un rôle primordial pour le développement culturel dans une localité et pour l’accès à la culture locale, régionale et internationale, dans sa langue maternelle. Exemple, dans un petit village comme Portneuf-sur-Mer, la tenue d’exposition d’art visuel, la présentation de projection audiovisuelle, l’animation autour de l’art ou de la littérature ou du théâtre. La bibliothèque devient l’un des seuls lieux de contacts directs dans sa localité, entre le citoyen, la citoyenne de tous âges, et l’artiste et son art; l’auteur ou l’autrice et son livre. La bibliothèque devient le principal centre culturel du village ou du quartier.
Rendez-vous dans votre bibliothèque municipale pour découvrir les BIBLIboîtes culturelles.
Parmi les travaux en progression, trois performances : Remédiation, La maison du fleuve, Entre les nords d’écriture.
Enfin, nous voilà en zone jaune. Rencontre de lecture de poésie à venir : trois textes parus dans des publications régionales récemment, avec projection de vidéo : Entre les nords d’écriture, Si le fleuve, Son Nord apprivoisé. Le travail de recherche se poursuit.
L’album Siècle seuil – Tour de bras
C’est en janvier 2021 que j’apprends que mon projet de musique, Siècle seuil, est sélectionné dans le cadre de l’appel de dossiers et de soutien financier, Tout le monde aux postes II, de Tour de bras, et qui plus est, cette musique est jumelée au travail visuel de Annie St-Jean.
Quelle aventure créative! La journaliste Anya Maali écrit à propos de Tout le monde aux postes II, que « Tour de Bras propose de créer un nouveau lien avec les auditeurs : une série d’album-carte qui unit la musique d’improvisateurs à des oeuvres d’arts créés par les meilleurs artistes imprimeurs, illustrateurs et autre tâcheurs de papier (…) Chaque album solo sera associé à une série d’imprimés, et ne seront disponibles qu’à l’achat de l’imprimé, au dos duquel sera collé un code de téléchargement. Il n’y a que 66 cartes disponibles et les gens ne pourront ni écouter ni télécharger la musique sans recevoir la carte. ».
Tour de Bras, basé à Rimouski, est dédié aux musiques d’improvisation, organise le festival des Musiques Spontanées et édite des albums. J’apprécie énormément les propositions et orchestrations d’improvisation et d’expérimentation de Tour de Bras, notamment pour avoir vu et entendu le Grand Groupe Régional d’Improvisation Libérée – GGRIL.
Quelle joie. J’habite sur l’autre rive du fleuve, en Haute-Côte-Nord, juste en face de Rimouski, au Bas-Saint-Laurent. C’est inspirant de participer à un projet avec les gens de l’autre rive, avec des gens créatifs pour explorer l’impossible, l’improbable ensemble. Quel bonheur de partager avec Éric, Sébastien, et Annie, une artiste magnifique qu’ils m’ont fait connaitre.
Pour en savoir plus sur le travail extraordinaire de Annie St-Jean
Le travail de photographie argentique de Annie rappelle à ma mémoire le travail de photographie argentique de mon père, originaire de Rimouski. Je me sens en pays de connaissance et de reconnaissance.
Sylvie Chenard et Guy Chenard en 2005 – Odette Courchesne à la caméra – Album de famille
Pendant que Annie travaille son cyanotype réalisé à partir d’une photo prise en sténopé sur pellicule, je m’invente un processus de transformation de matériel improvisé, je travaille les dimensions sonores multiples. Et voilà le projet, Siècle seuil, prend forme en figurant des temporalités imaginaires pour sortir des zones de confinement.
Comme mon père le disait souvent : « Figure-lé! »
L’album Siècle seuil / Sylvie Chenard et Annie St-Jean
Vidéopoème expérimental de Sylvie Chenard qui présente les écosystèmes oniriques que miroite le rétroviseur du vivant sur la route de la Côte-Nord, entre fleuve et forêt, entre culture et nature, entre mémoire et devenir. La narratrice y insuffle, y questionne le sens des cycles, des relations et des transmissions. Multimédia numérique, narration, texte, photographie, animation, musique et vidéo de Sylvie Chenard selon les thèmes arts, culture, territoire, écologie.
La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde, vidéopoème de Sylvie Chenard, 2019, durée 03:59, narration, français.
Suite anamorphose, film et musique de Sylvie Chenard
La vidéo Suite anamorphose est le deuxième écopoème dans le cadre du projet Trame érosion d’où émerge la beauté nature/culture numérique, l’anamorphose des paysages et de la nature de Portneuf-sur-Mer, des rassemblements pour plus de justice et de non-violence, du village, de la communauté, du monde que nous voulons créer.
La musique présente des expérimentations, improvisations à la guitare électrique en différentes gammes de Si symbolisant les si et les peut-être des conditions à la prévention, la réparation, la préservation et la régénérescence, en ce 25 novembre 2019, Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.
Le film se joint aux célébrations de la résilience, du courage, de la résistance, de la fierté des femmes pour le respect de leur dignité et l’accès à l’égalité; pour rappeler les limites, tramer le réel et l’imaginaire, l’amour et le politique, et participer à la réécriture féministe, pacifiste, écologiste de l’avenir souhaitée à travers le monde.
La vidéo d’art Extrait Suite anamorphose, film et musique de Sylvie Chenard (09:55) est distribuée depuis mai 2020 par le GIV – Groupe Intervention Vidéo.