Trame érosion – Série d’images numériques

L’aventure du projet Trame érosion de Sylvie Chenard se poursuit en 2022, se déploie en plusieurs possibilités fortes de différentes étapes de création, de recherche et expérimentation depuis 2019.

Une publication au format PDF intitulée, Trame érosion présente une série d’images numériques. Elle évoque des célébrations du vivant et de la transformation, mais aussi des préoccupations sociales et écologiques actuelles qui suscitent la réflexion concernant nos relations et nos usages, en respectant la nature, la qualité de vie, la justice sociale, en envisageant des développements technologiques limités au bienêtre de l’humanité et de la planète.

Également, une publication au format PDF intitulée, Atelier tous azimuts, présente une démarche de médiation culturelle reliée au travail d’artiste pour ce projet.

– Publication numérique format PDF (126 234 ko), 180 pages, d’une sélection de la collection d’images numériques, Trame érosion ;

– Publication numérique format PDF (1 394 ko), 33 pages, d’une présentation, Atelier tous azimuts, pour accompagner une médiation culturelle reliée au travail d’artiste pour le projet, Trame érosion.

La publication Trame érosion présente une série de 175 images numériques, dont 35 thématiques

Première étape de conception d’une installation vidéo Trame érosion

Le projet d’installation vidéo Trame érosion a été élaboré en partie lors d’une formation sur l’installation vidéo au GIV en février 2020, offerte par Manon Labrecque, avec l’appui financier du Service de la formation continue Culture Côte-Nord, programme de perfectionnement individuel. La recherche s’est poursuivie en 2020 et en 2021. Une étape de diffusion de l’installation est à venir.

Autre étapes :

Projet Trame érosion

Suite anamorphose : vidéo d’art


Journée internationale de la baleine, 19 février

En cette journée internationale de la baleine, 19 février, parlons projets de la baleine, en quelques raccourcis historiques.

Petite histoire du temps de la baleine

Je ne voulais pas vivre dans un système qui encourage la compétition. Je voulais vivre dans un système qui encourage la coopération. J’avais de la difficulté à considérer un autre temps que le présent. Et la culture dans ce temps présent m’importait plus que tout. Difficile de penser à l’avenir, difficile de considérer le passé.

C’est tout au long de ma vingtaine que j’apprends à connaitre les baleines, à écouter leur chant. Elles m’inspirent des projets de musique improvisée et composée, voix et guitare. Pendant ma vingtaine, donc, je fais quelques spectacles, j’apprivoise le temps passé, et l’avenir, la planification, les prochaines générations me viendront plus tard. Je sors de ma zone de confort, le temps présent. J’étais au Saguenay tout le long de cette vingtaine, et je visitais la Côte-Nord le plus souvent possible, Havre-St-pierre, Ile d’Anticosti, Saint-Siméon, Escoumins, Tadoussac.

Adolescente, j’avais visité Baie-Comeau. Mon père y travaillait à l’usine de pâte et papier, faisait partie des nombreux travailleurs d’industrie, « Fly in Fly out ». Il devient photographe plus tard et rénovateur de maison encore plus tard. Ma mère a eu six enfants, dont je suis l’aînée, et est devenue cheffe de famille monoparentale à partir de sa trentaine, à Québec, travailleuse en même temps, principalement dans la restauration. Fille de Saint-Antoine de Pontbriand, peut-être descendante lointaine de la Nation algonquienne, grande mélomane, elle m’apprend à être forte et autonome. Mon père est né à Rimouski, et sa famille était du Bic. Fils, d’une longue lignée qui a évolué de Québec à Rimouski, tout le long de la Rive-Sud, du Bas-Saint-Laurent, pour arriver jusqu’à lui. Un été, nous, sa famille, nous l’avions accompagné dans la Baie-des-chaleurs, pour un autre travail d’usine. Jeune, il m’avait amenée en voyage avec lui, à Rimouski, rencontrer des oncles, des tantes lointaines, mais je n’étais pas réceptive, pas consciente du cadeau qu’il m’offrait alors, la musique et la poésie du fleuve. Il adore canoter, naviguer. Sur sa pierre tombale, il fait inscrire CAPT après son nom. Capitaine.

Puis l’adolescence, l’amour, Baie-St-Paul, St-Urbain qui se termine à 19 ans. Je visite l’Auberge de jeunesse de Sault-au-Mouton, vais aux Iles-de-la-Madeleine, rencontre de nouveau l’amour et m’en vais vivre au Saguenay pendant 11 ans. C’est vers 21 ans que je rencontre pour la première fois les baleines aux Escoumins. Très impressionnant. De temps en temps, quelques détours en Gaspésie.

J’arrive à Montréal en 1989. Des amours. C’est au cours de ma trentaine, en essayant de vivre le plus authentiquement possible, que je crée les projets de la baleine de Sylvie Chenard. Il me faut spécifier mon nom, parce qu’il y a beaucoup de projets de la baleine dans le monde, et la dame de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) me l’a demandé.

Mon malaise du système de domination se poursuit, s’agrandit. Je deviens de plus en plus gênée de m’y intégrer. Mais je le fais, en solidarité féministe, culturelle et communautaire, pour contrer les injustices, pour contribuer à une culture de coopération, de création. Je rencontre des personnes merveilleuses tout le long de mon parcours, qui acceptent de partager quelques bons moments présents. Voilà pour les origines des projets de la baleine.

L’aventure se poursuit dans les années 90, cassettes, cds (premier CD 1996). En 1998, le site Web, les projets de la baleine, est mis en ligne. J’améliore de plus en plus la qualité des productions avec l’évolution et la démocratisation des technologies. Arrivent les années 2000, des études complétées en multimédia interactif. J’accompagne la Marche mondiale des femmes, guitare et amitiés, et je commence à ne plus pouvoir me passer de la Côte-Nord. Allers et retours entre Montréal et Tadoussac pendant six ans. Les projets de la baleine se poursuivent. J’évolue avec de nombreuses collaborations. 2015, enfin, je viens vivre sur la Côte-Nord et en 2016 à temps plein. Justement, la délicatesse du hasard en a voulu ainsi. J’habite Portneuf-sur-Mer, en face de Rimouski, le pays de mon père, et j’observe le fleuve et la Rive-Sud constamment. La vie est poésie.

Je vis toujours avec ce handicap du temps qui me trouble constamment et avec l’immense difficulté à accepter le système de sélection, d’exclusion, de marchandisation dans lequel nous vivons. Je pense aux générations qui viendront et je leur souhaite un monde plus libre et inclusif, où toutes et tous ont leur place et ont droit au plein épanouissement selon leur particularité, droit à une qualité de vie.

Années 2020, je continue à faire vivre les projets de la baleine, et à me développer en tant qu’artiste, musicienne et écrivaine. Ma nouvelle vie sur la Côte-Nord me permet de me relier au monde et d’approfondir des créations.

Je n’ai pas parlé de tout ce qu’il faut faire pour gagner son pain et ses roses, parallèlement, ni des obstacles, ni de la condition d’exercice de la création artistique, du défrichage de nouvelles cultures, ou du grand plaisir que j’ai eu à partager mes passions avec d’autres personnes et des organismes.

Par l’écriture, dans la vingtaine, j’ai apprivoisé l’histoire (L’histoire du mouvement des femmes au Saguenay-Lac-Saint-Jean), dans la trentaine et la quarantaine, le présent (Culture et féminisme pour changer le monde, les recueils Chansons et chroniques de la baleine, Écrits de la baleine), et dans la cinquantaine et la soixantaine, je considère l’avenir et les générations futures (poésie, roman).

Par la photographie, j’ai apprivoisé les temps présents qui se superposent, puis, par le multimédia, j’ai approfondi la superposition des temps présents, par l’arrêt sur image aléatoire, d’animations, mouvements, des multimédias et vidéos. Également, avec le multimédia, je réalise des performances et projets de musique expérimentale, par la superposition aléatoire de fragments sonores, musicaux de temps présents.

Je peux dire que cette baleine-là est fille du temps présent, de la bienveillance, des nouveaux paradigmes, de la profondeur et de la verticalité du temps, des fragments d’éternité multidimensionnels. Encore aujourd’hui, pour moi, la baleine symbolise l’écologie, la survie de la planète, des écosystèmes, par son existence qui a traversé les temps jusqu’à nous. Les moments vivants.

De récents projets de la baleine

Je réalise les projets de la baleine depuis 1989 et aujourd’hui, en cette journée internationale des baleines, 19 février, je souhaite valoriser le travail que j’ai élaboré cette dernière année. Cette année 2020 a été consacrée à plusieurs nouveaux projets de musique et poésie tout en douceur et réconfort, et à des collaborations avec des organismes régionaux en réponse à des appels de propositions. Je poursuis le développement de créations qui contribue au développement de la culture expérimentale, improvisée, féministe et écologiste. Je tenais à souligner les efforts de création que j’ai faits, et la présence et la visibilité de mes projets en tant qu’artiste de Portneuf-sur-Mer, sur le Web et dans la région, et ce, malgré le peu de moyens, mais avec l’appui d’estime de quelques personnes et organismes.

Album de musique et poésie : Les lieux de la mouvance

J’ai réalisé le projet, Les lieux de la mouvance, Musique d’ambiance fleuve et extraits du texte Jazzamérique dans Écrits de la baleine, 1998-2015, 2017. 30 pièces diffusées sur Bandcamp. Album numérique solo, composé, interprété, réalisé, édité en 2020. Guitare électrique, électroniques, instruments logiciels, voix, poèmes, illustrations.

Poésie : Deux textes publiés dans des revues régionales

J’ai publié deux textes de poésie dans des revues régionales et collaboré au lancement de la revue Recréer la Côte.

Revue RECREER LA CÔTE – RÉCIFS ET POUSSIÈRE – Collaboration texte ENTRE LES NORDS D’ÉCRITURE

Revue LITTORAL – FLEUVE – Collaboration texte SI LE FLEUVE

Vidéo d’art : Réalisation de plusieurs diffusions vidéos

J’ai publié plusieurs vidéos d’art réalisées en 2019 sur mon site, et l’une est distribuée par le GIV – Groupe Intervention Vidéo. Je souligne plus particulièrement la vidéo d’art suivante réalisée en 2020 :

Vidéo d’art, Tadoussac du dehors, vidéo et musique (34:10) (format mp4) En ces temps de confinement et de pandémie mondiale, un beau poisson d’avril. Visuel été 2019 à Tadoussac et animation, montage, musique mars 2020 à Portneuf-sur-Mer. Huit pièces musicales composées et interprétées : Dehors # 1 à Dehors # 8.

Réalisé en 2019 et diffusé en 2020, vidéopoème, La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde, 2019, (0:03:59), narration, français. Vidéopoème expérimental qui présente les écosystèmes oniriques que miroite le rétroviseur du vivant sur la route de la Côte-Nord, entre fleuve et forêt, entre culture et nature, entre mémoire et devenir. La narratrice y insuffle, y questionne le sens des cycles, des relations et des transmissions. Multimédia numérique, narration, texte, photographie, animation, musique et vidéo selon les thèmes arts, culture, territoire, écologie.

Réalisée en 2019 et distribuée par le GIV en 2020, la vidéo d’art, Extrait Suite anamorphose, vidéo et musique (09:55), présente un écopoème qui s’inspire de notre relation à la nature et à la culture, au collectif, au village, au temps, au vivant. Une anamorphose des paysages nord-côtiers, des rassemblements pour plus de justice et de non-violence, de la communauté, du monde que nous voulons créer.

Pour débuter l’année 2021, vidéo d’art et d’aventure, Confluence erratique, musique, vidéo, texte (30:35) (format mp4), réalisée à partir d’enregistrements vidéos lors d’une croisière à Tadoussac. En 2019, j’ai eu la chance de travailler à l’accueil du Centre d’interprétation des mammifères marins, ce qui m’a donné l’occasion d’aller en croisière sur le fleuve et de mieux connaitre les baleines. Merci au CIMM.

Une vidéo d’art et musicale proposant une performance de musique expérimentale et improvisée, solo, guitare électrique, erhu, voix, électroniques. Les Rendez-vous de la baleine 2021 (44:28)

La prochaine année sera plus axée sur la performance de musiques expérimentales plus âpres, avec projections vidéos, quelques lectures de poésie et des collaborations. Une création devrait paraître en mars chez Tour de bras à Rimouski.

Démarche – Musique expérimentale, improvisée et multimédia

Les rendez-vous de la baleine numériques de Sylvie Chenard présentent des rencontres musicales, des suites ou des expérimentations créatives, des collaborations, des interactions.

Dernièrement, Sylvie publiait une vidéo d’art et musicale proposant des improvisations visuelles et musicales solo, guitare électrique, erhu, voix, électroniques. Performance enregistrée en janvier 2021 à Portneuf-sur-Mer.

Art sonore – musique expérimentale


Le travail créatif de Sylvie Chenard s’inscrit dans le courant de la musique improvisée et expérimentale avec des accents de différents styles, des créations hybrides et engagées depuis 1989, diffusées sur son site Les projets de la baleine.

Sylvie décrit son travail nordique atypique s’apparentant plus ou moins à l’art sonore, ou plus ou moins à la musique expérimentale. Pour elle, l’art sonore réfère à une démarche conceptuelle, à un contexte culturel ou sociopolitique, multimédia ou interdisciplinaire, à une transformation, un nouvel état de conscience ou une révolution qui dynamisent le tout.

La musique expérimentale relève plus spécifiquement du monde sonore et musical, par la performance, par la composition, par l’improvisation, par l’expression d’une liberté à l’écoute attentive des phénomènes et variations sonores en train de s’élaborer, de programmations aléatoires, d’effets fortuits, des agencements de fragments, boucles, de textures, d’harmonies, de mélodies, de structures, aux divers moyens et dispositifs, en passant par une lutherie traditionnelle à une lutherie électronique et numérique. Ces instruments et effets imbriqués les uns dans les autres permettent de créer des champs sonores divers, des ouvrages singuliers qui impliquent le corps, la gestuelle, la voix également et une démarche intellectuelle.

Ses performances audiovisuelles expérimentales élaborent un langage expérimental improvisé en questionnant notre rapport au monde, aux autres, à l’univers sonore, et en créant des liens avec des organismes et des personnes permettant de développer cette mouvance.

Son approche visuelle résulte d’une sélection d’images issues du mouvement d’animations et d’une programmation aléatoire d’applications numériques. Un rapport de proximité, une interaction, une interrelation formelle avec le sonore et le musical se créent.

Plusieurs de ses projets artistiques abordent les thèmes d’identité, de collectivité, de territoire, de lieux, d’intériorité et de physicalité, de culture et de nature, toujours à s’actualiser par la création, l’écologie, le développement des justices sociales.

Matières à réflexion, Le bruit « e,t » son contrat social