Cette année, Sylvie Chenard a l’honneur de présenter pour la première fois un spectacle solo au Festival des musiques de création du Saguenay Lac-Saint-Jean. Ce festival favorise la prise de risques. Pour sa part, il lui donne l’occasion de relever plusieurs défis.
La guitare s’invite à cette édition d’octobre 2022 avec plusieurs guitaristes. Elle y est invitée en tant que guitariste et pour souligner sa persistance et son éclectisme, selon le Directeur artistique, André Duchesne. Le Festival lui offre la possibilité de célébrer par la même occasion ses quarante ans de création guitaristique et de passion musicale. Aussi, pour l’occasion elle a apprivoisé la guitare électroacoustique, avec synthétiseur et électronique, alliant des sonorités jazz, bruitistes, en superposant les sons de guitare synthétisés et les sons de guitare acoustiques et des boucles sonores modifiées par programmations aléatoires numériques.
Également, elle a préparé un nouveau répertoire inspiré de son expérience de travail pendant onze années à Jonquière dans les années 1980 dans les milieux culturels et féministes où elle a appris l’écriture journalistique, le travail en équipe, la critique sociale et politique, en plus de travaux d’appui aux différentes équipes. Parallèlement, initiée par le guitariste Claude Fradette, elle a aussi exploré et expérimenté la guitare et la musique. Elle abandonnera ses études en arts visuels et reprendra plus tard des études cinématographiques à l’UQAC.
Lors du spectacle, on pourra la suivre dans un parcours musical partant des années 1980, à Jonquière, en passant par Focus (Revue socioculturelle), Résistances (Revue culturelle), puis Rue de la Fabrique (sa rue), Choc (Radio communautaire), et la Chambarde (Productions culturelles féministes, recherche et livre sur l’Histoire du mouvement des femmes au Saguenay Lac-Saint-Jean). Elle présente donc le projet de la baleine, Les lieux des commencements des manifestes sonores pour rendre hommage aux créations collectives, communautaires, à l’expérimentation et à l’improvisation musicale.
Suite au spectacle, elle a publié un album numérique qui comprend le répertoire présenté avec un meilleur enregistrement et des extraits captés lors du spectacle.
C’est avec grand plaisir que Sylvie Chenard annonce la publication de deux romans autoédités le 22 septembre 2022. Publiés au format ePUB les deux romans sont distribués et en vente notamment sur le site, Les libraires. Ils s’adressent aux jeunes adultes de tous âges à partir du collégial.
Les enfants d’Opéra stase de Sylvie Chenard
Il s’agit du premier roman écrit par Sylvie Chenard revisité trente ans plus tard. Une première conception de ce roman a été élaborée en 1993. En 2022, elle a développé une suite à ce manuscrit et ainsi valorisé le travail laissé en jachère. Ce roman de fiction et de poésie est inspiré des cultures féministes, nord-côtières et de l’opéra.
De jeunes adultes se rencontrent à l’hôtel Opéra à Tadoussac afin d’élaborer une lecture collective du roman, Opéra stase écrit trente années plus tôt. La joyeuse bande met en scène les drames de l’Opéra, ses petites histoires parallèles, ses récits chorals, exutoires de quêtes amoureuses, créatrices et de résilience.
CHENARD, Sylvie, Les enfants d’Opéra stase, [Fichier ePUB], Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, 2022, 171 p.
Il s’agit du deuxième roman écrit par Sylvie Chenard entre 2017 et 2022. Ce roman de fiction d’anticipation utopique est inspiré des cultures innues, nord-côtières, féministes et de science-fiction.
L’histoire se déroule en 2046 et en 2047. Deux sœurs élaborent des recherches et des créations et découvrent l’évolution récente des cultures et de la littérature. Un brouillage d’espace et de temps s’effectue entre leur réalité et leur fiction, entre les récits des cinq générations de leur famille, des animatrices autochtones et des personnes réfugiées.
CHENARD, Sylvie, La danse et l’arbre, [Fichier ePUB], Portneuf-sur-Mer, Sylvie Chenard, 2022, 229 p.
Sylvie Chenard est artiste multidisciplinaire et réside à Portneuf-sur-Mer. Née à Salaberry-de-Valleyfield, elle a vécu sa vingtaine au Saguenay. Par la suite, elle a rejoint Montréal puis la Côte-Nord.
Musicienne, autrice, poète, journaliste, elle a travaillé dans les milieux culturels, éducatifs et féministes, où elle s’implique depuis près de quarante ans. Depuis 2004, elle est diplômée à la maitrise en communication, concentration multimédia interactif, de l’Université du Québec à Montréal.
Elle propose des créations multimédias hybrides et engagées rassemblées sur son site, Les projets de la baleine projets d’exploration amorcés dès 1989. Récemment elle a publié en autoédition les livres, Écrits de la baleine, 1998-2015 (2017) et Les enfants d’Opéra stase (2022) et La danse et l’arbre (2022).
En 1994, elle a publié aux Éditions Triptyque le recueil de poésie, Chansons et chroniques de la baleine. Depuis lors, elle a réalisé plusieurs manuscrits diffusés provisoirement sur le Web. Le livre, Écrits de la baleine publié en 2017 présente une anthologie des six ouvrages poétiques réalisés entre 1998 et 2015. Elle a été lauréate ex aequo du Prix Le passeur de la Fédération québécoise du loisir littéraire pour ce livre et a été également en lice parmi les trois finalistes pour le Prix individu d’excellence de Culture Côte-Nord. Dernièrement, elle a publié des textes dans le recueil, Les héros de la forêt, dans les revues Le passeur, Recréer la Côte, Littoral et dans le beau livre de la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka.
«C’est l’histoire de l’Amérique qui nous est racontée, l’histoire de son évolution, mais surtout de son empreinte immatérielle sur les humains qui l’habitent. C’est un message d’espoir et de courage aussi, l’appel d’un «devenir plus grand que soi».» (Sara Lazzaroni, lectrice de la présélection 2017, Concours littéraire Prix de la nouvelle Radio-Canada 2017, pour le texte « L’Amérique consentie » a été sélectionné et en lice parmi les 20 textes finalistes)
« La richesse de la métaphore, la cohérence dans le déroulement des textes, le style poétique moderne. Les réflexions sont profondes et l’émotion présente. Bravo ! » (Jury du Prix Le Passeur 2018 de la Fédération québécoise du loisir littéraire, pour la publication en 2017 en autoédition du livre Écrits de la baleine, 1998-2015)
« Ce texte est nécessaire pour ce livre, par sa voix féminine forte. De plus, il s’agit d’un poème accessible pour plusieurs types de lecteurs dans sa syntaxe et dans les images qu’il présente. Bravo! » (Jury de sélection pour le beau-livre de la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka, pour le texte « Son Nord apprivoisé »)
La vidéo d’art, Dessine-moi un happening! de Sylvie Chenard, format MP4 (13:26) a été créée suite à la réalisation d’un projet multidisciplinaire au Happening des Arts de Tadoussac 2022, projet participatif, visuel et sonore, des portraits paysages, parcours de vie, technologies du futur, avec 23 festivivant.e.s du happening et d’après les dessins des enfants au Centre d’interprétation des mammifères marins en 2019.
Une célébration du vivant et un hommage aux enfants. Merci à toutes les personnes qui ont permis la réalisation de ce projet qui me tient à coeur.
L’aventure du projet Trame érosion de Sylvie Chenard se poursuit en 2022, se déploie en plusieurs possibilités fortes de différentes étapes de création, de recherche et expérimentation depuis 2019.
Une publication au format PDF intitulée, Trame érosion présente une série d’images numériques. Elle évoque des célébrations du vivant et de la transformation, mais aussi des préoccupations sociales et écologiques actuelles qui suscitent la réflexion concernant nos relations et nos usages, en respectant la nature, la qualité de vie, la justice sociale, en envisageant des développements technologiques limités au bienêtre de l’humanité et de la planète.
Également, une publication au format PDF intitulée, Atelier tous azimuts, présente une démarche de médiation culturelle reliée au travail d’artiste pour ce projet.
– Publication numérique format PDF (126 234 ko), 180 pages, d’une sélection de la collection d’images numériques, Trame érosion ;
– Publication numérique format PDF (1 394 ko), 33 pages, d’une présentation, Atelier tous azimuts, pour accompagner une médiation culturelle reliée au travail d’artiste pour le projet, Trame érosion.
La publication Trame érosion présente une série de 175 images numériques, dont 35 thématiques
Première étape de conception d’une installation vidéo Trame érosion
Le projet d’installation vidéoTrame érosion a été élaboré en partie lors d’une formation sur l’installation vidéo au GIV en février 2020, offerte par Manon Labrecque, avec l’appui financier du Service de la formation continue Culture Côte-Nord, programme de perfectionnement individuel. La recherche s’est poursuivie en 2020 et en 2021. Une étape de diffusion de l’installation est à venir.
Nouvelle parution de l’album musical numérique Les lieux du temps, ce 12 novembre 2021.
Sylvie Chenard a performé, composé, interprété, réalisé, édité douze pièces inspirées de chroniques du futur.
Dernièrement, elle a découvert de nouvelles possibilités techniques et sonores de programmations et d’instruments logiciels. Elle a élaboré les arrangements et les contrepoints ou lignes mélodiques distinctes qui se superposent, à la guitare électrique, au erhu, à la voix et aux électroniques.
N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir l’album.
Parmi les travaux en progression, trois performances : Remédiation, La maison du fleuve, Entre les nords d’écriture.
Enfin, nous voilà en zone jaune. Rencontre de lecture de poésie à venir : trois textes parus dans des publications régionales récemment, avec projection de vidéo : Entre les nords d’écriture, Si le fleuve, Son Nord apprivoisé. Le travail de recherche se poursuit.
L’album Siècle seuil – Tour de bras
C’est en janvier 2021 que j’apprends que mon projet de musique, Siècle seuil, est sélectionné dans le cadre de l’appel de dossiers et de soutien financier, Tout le monde aux postes II, de Tour de bras, et qui plus est, cette musique est jumelée au travail visuel de Annie St-Jean.
Quelle aventure créative! La journaliste Anya Maali écrit à propos de Tout le monde aux postes II, que « Tour de Bras propose de créer un nouveau lien avec les auditeurs : une série d’album-carte qui unit la musique d’improvisateurs à des oeuvres d’arts créés par les meilleurs artistes imprimeurs, illustrateurs et autre tâcheurs de papier (…) Chaque album solo sera associé à une série d’imprimés, et ne seront disponibles qu’à l’achat de l’imprimé, au dos duquel sera collé un code de téléchargement. Il n’y a que 66 cartes disponibles et les gens ne pourront ni écouter ni télécharger la musique sans recevoir la carte. ».
Tour de Bras, basé à Rimouski, est dédié aux musiques d’improvisation, organise le festival des Musiques Spontanées et édite des albums. J’apprécie énormément les propositions et orchestrations d’improvisation et d’expérimentation de Tour de Bras, notamment pour avoir vu et entendu le Grand Groupe Régional d’Improvisation Libérée – GGRIL.
Quelle joie. J’habite sur l’autre rive du fleuve, en Haute-Côte-Nord, juste en face de Rimouski, au Bas-Saint-Laurent. C’est inspirant de participer à un projet avec les gens de l’autre rive, avec des gens créatifs pour explorer l’impossible, l’improbable ensemble. Quel bonheur de partager avec Éric, Sébastien, et Annie, une artiste magnifique qu’ils m’ont fait connaitre.
Pour en savoir plus sur le travail extraordinaire de Annie St-Jean
Le travail de photographie argentique de Annie rappelle à ma mémoire le travail de photographie argentique de mon père, originaire de Rimouski. Je me sens en pays de connaissance et de reconnaissance.
Pendant que Annie travaille son cyanotype réalisé à partir d’une photo prise en sténopé sur pellicule, je m’invente un processus de transformation de matériel improvisé, je travaille les dimensions sonores multiples. Et voilà le projet, Siècle seuil, prend forme en figurant des temporalités imaginaires pour sortir des zones de confinement.
Comme mon père le disait souvent : « Figure-lé! »
L’album Siècle seuil / Sylvie Chenard et Annie St-Jean
En cette journée internationale de la baleine, 19 février, parlons projets de la baleine, en quelques raccourcis historiques.
Petite histoire du temps de la baleine
Je ne voulais pas vivre dans un système qui encourage la compétition. Je voulais vivre dans un système qui encourage la coopération. J’avais de la difficulté à considérer un autre temps que le présent. Et la culture dans ce temps présent m’importait plus que tout. Difficile de penser à l’avenir, difficile de considérer le passé.
C’est tout au long de ma vingtaine que j’apprends à connaitre les baleines, à écouter leur chant. Elles m’inspirent des projets de musique improvisée et composée, voix et guitare. Pendant ma vingtaine, donc, je fais quelques spectacles, j’apprivoise le temps passé, et l’avenir, la planification, les prochaines générations me viendront plus tard. Je sors de ma zone de confort, le temps présent. J’étais au Saguenay tout le long de cette vingtaine, et je visitais la Côte-Nord le plus souvent possible, Havre-St-pierre, Ile d’Anticosti, Saint-Siméon, Escoumins, Tadoussac.
Adolescente, j’avais visité Baie-Comeau. Mon père y travaillait à l’usine de pâte et papier, faisait partie des nombreux travailleurs d’industrie, « Fly in Fly out ». Il devient photographe plus tard et rénovateur de maison encore plus tard. Ma mère a eu six enfants, dont je suis l’aînée, et est devenue cheffe de famille monoparentale à partir de sa trentaine, à Québec, travailleuse en même temps, principalement dans la restauration. Fille de Saint-Antoine de Pontbriand, peut-être descendante lointaine de la Nation algonquienne, grande mélomane, elle m’apprend à être forte et autonome. Mon père est né à Rimouski, et sa famille était du Bic. Fils, d’une longue lignée qui a évolué de Québec à Rimouski, tout le long de la Rive-Sud, du Bas-Saint-Laurent, pour arriver jusqu’à lui. Un été, nous, sa famille, nous l’avions accompagné dans la Baie-des-chaleurs, pour un autre travail d’usine. Jeune, il m’avait amenée en voyage avec lui, à Rimouski, rencontrer des oncles, des tantes lointaines, mais je n’étais pas réceptive, pas consciente du cadeau qu’il m’offrait alors, la musique et la poésie du fleuve. Il adore canoter, naviguer. Sur sa pierre tombale, il fait inscrire CAPT après son nom. Capitaine.
Puis l’adolescence, l’amour, Baie-St-Paul, St-Urbain qui se termine à 19 ans. Je visite l’Auberge de jeunesse de Sault-au-Mouton, vais aux Iles-de-la-Madeleine, rencontre de nouveau l’amour et m’en vais vivre au Saguenay pendant 11 ans. C’est vers 21 ans que je rencontre pour la première fois les baleines aux Escoumins. Très impressionnant. De temps en temps, quelques détours en Gaspésie.
J’arrive à Montréal en 1989. Des amours. C’est au cours de ma trentaine, en essayant de vivre le plus authentiquement possible, que je crée les projets de la baleine de Sylvie Chenard. Il me faut spécifier mon nom, parce qu’il y a beaucoup de projets de la baleine dans le monde, et la dame de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) me l’a demandé.
Mon malaise du système de domination se poursuit, s’agrandit. Je deviens de plus en plus gênée de m’y intégrer. Mais je le fais, en solidarité féministe, culturelle et communautaire, pour contrer les injustices, pour contribuer à une culture de coopération, de création. Je rencontre des personnes merveilleuses tout le long de mon parcours, qui acceptent de partager quelques bons moments présents. Voilà pour les origines des projets de la baleine.
L’aventure se poursuit dans les années 90, cassettes, cds (premier CD 1996). En 1998, le site Web, les projets de la baleine, est mis en ligne. J’améliore de plus en plus la qualité des productions avec l’évolution et la démocratisation des technologies. Arrivent les années 2000, des études complétées en multimédia interactif. J’accompagne la Marche mondiale des femmes, guitare et amitiés, et je commence à ne plus pouvoir me passer de la Côte-Nord. Allers et retours entre Montréal et Tadoussac pendant six ans. Les projets de la baleine se poursuivent. J’évolue avec de nombreuses collaborations. 2015, enfin, je viens vivre sur la Côte-Nord et en 2016 à temps plein. Justement, la délicatesse du hasard en a voulu ainsi. J’habite Portneuf-sur-Mer, en face de Rimouski, le pays de mon père, et j’observe le fleuve et la Rive-Sud constamment. La vie est poésie.
Je vis toujours avec ce handicap du temps qui me trouble constamment et avec l’immense difficulté à accepter le système de sélection, d’exclusion, de marchandisation dans lequel nous vivons. Je pense aux générations qui viendront et je leur souhaite un monde plus libre et inclusif, où toutes et tous ont leur place et ont droit au plein épanouissement selon leur particularité, droit à une qualité de vie.
Années 2020, je continue à faire vivre les projets de la baleine, et à me développer en tant qu’artiste, musicienne et écrivaine. Ma nouvelle vie sur la Côte-Nord me permet de me relier au monde et d’approfondir des créations.
Je n’ai pas parlé de tout ce qu’il faut faire pour gagner son pain et ses roses, parallèlement, ni des obstacles, ni de la condition d’exercice de la création artistique, du défrichage de nouvelles cultures, ou du grand plaisir que j’ai eu à partager mes passions avec d’autres personnes et des organismes.
Par l’écriture, dans la vingtaine, j’ai apprivoisé l’histoire (L’histoire du mouvement des femmes au Saguenay-Lac-Saint-Jean), dans la trentaine et la quarantaine, le présent (Culture et féminisme pour changer le monde, les recueils Chansons et chroniques de la baleine, Écrits de la baleine), et dans la cinquantaine et la soixantaine, je considère l’avenir et les générations futures (poésie, roman).
Par la photographie, j’ai apprivoisé les temps présents qui se superposent, puis, par le multimédia, j’ai approfondi la superposition des temps présents, par l’arrêt sur image aléatoire, d’animations, mouvements, des multimédias et vidéos. Également, avec le multimédia, je réalise des performances et projets de musique expérimentale, par la superposition aléatoire de fragments sonores, musicaux de temps présents.
Je peux dire que cette baleine-là est fille du temps présent, de la bienveillance, des nouveaux paradigmes, de la profondeur et de la verticalité du temps, des fragments d’éternité multidimensionnels. Encore aujourd’hui, pour moi, la baleine symbolise l’écologie, la survie de la planète, des écosystèmes, par son existence qui a traversé les temps jusqu’à nous. Les moments vivants.
De récents projets de la baleine
Je réalise les projets de la baleine depuis 1989 et aujourd’hui, en cette journée internationale des baleines, 19 février, je souhaite valoriser le travail que j’ai élaboré cette dernière année. Cette année 2020 a été consacrée à plusieurs nouveaux projets de musique et poésie tout en douceur et réconfort, et à des collaborations avec des organismes régionaux en réponse à des appels de propositions. Je poursuis le développement de créations qui contribue au développement de la culture expérimentale, improvisée, féministe et écologiste. Je tenais à souligner les efforts de création que j’ai faits, et la présence et la visibilité de mes projets en tant qu’artiste de Portneuf-sur-Mer, sur le Web et dans la région, et ce, malgré le peu de moyens, mais avec l’appui d’estime de quelques personnes et organismes.
Album de musique et poésie : Les lieux de la mouvance
J’ai réalisé le projet, Les lieux de la mouvance, Musique d’ambiance fleuve et extraits du texte Jazzamérique dans Écrits de la baleine, 1998-2015, 2017. 30 pièces diffusées sur Bandcamp. Album numérique solo, composé, interprété, réalisé, édité en 2020. Guitare électrique, électroniques, instruments logiciels, voix, poèmes, illustrations.
Poésie : Deux textes publiés dans des revues régionales
J’ai publié deux textes de poésie dans des revues régionales et collaboré au lancement de la revue Recréer la Côte.
Revue RECREER LA CÔTE – RÉCIFS ET POUSSIÈRE – Collaboration texte ENTRE LES NORDS D’ÉCRITURE
Revue LITTORAL – FLEUVE – Collaboration texte SI LE FLEUVE
Vidéo d’art : Réalisation de plusieurs diffusions vidéos
J’ai publié plusieurs vidéos d’art réalisées en 2019 sur mon site, et l’une est distribuée par le GIV – Groupe Intervention Vidéo. Je souligne plus particulièrement la vidéo d’art suivante réalisée en 2020 :
Vidéo d’art, Tadoussac du dehors, vidéo et musique (34:10) (format mp4) En ces temps de confinement et de pandémie mondiale, un beau poisson d’avril. Visuel été 2019 à Tadoussac et animation, montage, musique mars 2020 à Portneuf-sur-Mer. Huit pièces musicales composées et interprétées : Dehors # 1 à Dehors # 8.
Réalisé en 2019 et diffusé en 2020, vidéopoème, La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde, 2019, (0:03:59), narration, français. Vidéopoème expérimental qui présente les écosystèmes oniriques que miroite le rétroviseur du vivant sur la route de la Côte-Nord, entre fleuve et forêt, entre culture et nature, entre mémoire et devenir. La narratrice y insuffle, y questionne le sens des cycles, des relations et des transmissions. Multimédia numérique, narration, texte, photographie, animation, musique et vidéo selon les thèmes arts, culture, territoire, écologie.
Réalisée en 2019 et distribuée par le GIV en 2020, la vidéo d’art, Extrait Suite anamorphose, vidéo et musique (09:55), présente un écopoème qui s’inspire de notre relation à la nature et à la culture, au collectif, au village, au temps, au vivant. Une anamorphose des paysages nord-côtiers, des rassemblements pour plus de justice et de non-violence, de la communauté, du monde que nous voulons créer.
Pour débuter l’année 2021, vidéo d’art et d’aventure, Confluence erratique, musique, vidéo, texte (30:35) (format mp4), réalisée à partir d’enregistrements vidéos lors d’une croisière à Tadoussac. En 2019, j’ai eu la chance de travailler à l’accueil du Centre d’interprétation des mammifères marins, ce qui m’a donné l’occasion d’aller en croisière sur le fleuve et de mieux connaitre les baleines. Merci au CIMM.
Une vidéo d’art et musicale proposant une performance de musique expérimentale et improvisée, solo, guitare électrique, erhu, voix, électroniques. Les Rendez-vous de la baleine 2021 (44:28)
La prochaine année sera plus axée sur la performance de musiques expérimentales plus âpres, avec projections vidéos, quelques lectures de poésie et des collaborations. Une création devrait paraître en mars chez Tour de bras à Rimouski.
Les rendez-vous de la baleine numériques de Sylvie Chenard présentent des rencontres musicales, des suites ou des expérimentations créatives, des collaborations, des interactions.
Dernièrement, Sylvie publiait une vidéo d’art et musicale proposant des improvisations visuelles et musicales solo, guitare électrique, erhu, voix, électroniques. Performance enregistrée en janvier 2021 à Portneuf-sur-Mer.
Art sonore – musique expérimentale
Le travail créatif de Sylvie Chenard s’inscrit dans le courant de la musique improvisée et expérimentale avec des accents de différents styles, des créations hybrides et engagées depuis 1989, diffusées sur son site Les projets de la baleine.
Sylvie décrit son travail nordique atypique s’apparentant plus ou moins à l’art sonore, ou plus ou moins à la musique expérimentale. Pour elle, l’art sonore réfère à une démarche conceptuelle, à un contexte culturel ou sociopolitique, multimédia ou interdisciplinaire, à une transformation, un nouvel état de conscience ou une révolution qui dynamisent le tout.
La musique expérimentale relève plus spécifiquement du monde sonore et musical, par la performance, par la composition, par l’improvisation, par l’expression d’une liberté à l’écoute attentive des phénomènes et variations sonores en train de s’élaborer, de programmations aléatoires, d’effets fortuits, des agencements de fragments, boucles, de textures, d’harmonies, de mélodies, de structures, aux divers moyens et dispositifs, en passant par une lutherie traditionnelle à une lutherie électronique et numérique. Ces instruments et effets imbriqués les uns dans les autres permettent de créer des champs sonores divers, des ouvrages singuliers qui impliquent le corps, la gestuelle, la voix également et une démarche intellectuelle.
Ses performances audiovisuelles expérimentales élaborent un langage expérimental improvisé en questionnant notre rapport au monde, aux autres, à l’univers sonore, et en créant des liens avec des organismes et des personnes permettant de développer cette mouvance.
Son approche visuelle résulte d’une sélection d’images issues du mouvement d’animations et d’une programmation aléatoire d’applications numériques. Un rapport de proximité, une interaction, une interrelation formelle avec le sonore et le musical se créent.
Plusieurs de ses projets artistiques abordent les thèmes d’identité, de collectivité, de territoire, de lieux, d’intériorité et de physicalité, de culture et de nature, toujours à s’actualiser par la création, l’écologie, le développement des justices sociales.
Invitations à participer à deux lancements de revues nord-côtières.
Revue Littoral
La revue Littoral lance un impressionnant numéro de 230 pages composé d’articles qui abordent la Côte-Nord et ses écrits du point de vue des nombreux collaborateurs et collaboratrices — de la Côte-Nord jusqu’en Russie – qui contribuent à la revue. Pour son 15e anniversaire, la revue Littoral fait la part belle au fleuve Saint-Laurent.
Lancement le mardi 24 novembre 2020, 14h – Revue LITTORAL – FLEUVE
Il est possible de participer au lancement en direct de la page Facebook du GRÉNOC et du Cégep de Sept-Îles.
Collaboration de Sylvie Chenard – Texte poétique SI LE FLEUVE
Revue Recréer la côte
Le cercle d’écriture Recréer la côte lance le quatrième numéro officiel de sa revue de création littéraire, le 11 décembre 2020 à 19 h, sur la plateforme de visioconférence Zoom.
Le lancement avait d’abord été prévu au printemps 2020, le 1er mai, mais avait été remis à cause de la pandémie.
Sous le thème « Récifs et poussière », ce quatrième numéro inclut quinze écrits retenus à la suite d’un appel de textes lancé à l’automne 2019.
Lancement le vendredi 11 décembre 2020, 19h – Revue RECREER LA CÔTE – RÉCIFS ET POUSSIÈRE
Pour participer au lancement, il suffit de s’inscrire gratuitement en remplissant le formulaire suivant d’ici au 4 décembre 2020 : https://forms.gle/urjoGWAVN5XWr3mEA.
Les informations de connexion à la plateforme Zoom seront transmises aux personnes inscrites le 5 décembre 2020.
Sylvie Chenard se prête au jeu d’une entrevue concernant l’album Les lieux de la mouvance, qu’elle partage avec vous.
Qu’est-ce qui vous inspire en tant que musicienne ?
Je suis artiste multidisciplinaire et ce qui m’inspire en tant que musicienne, m’inspire également en art vidéo, multimédia et en littérature. Le Nord, la Côte-Nord que j’habite, la culture innue et nord-côtière, le féminisme, les alternatives équitables, collectives et solidaires aux rapports de domination, à la violence, aux injustices.
Je suis inspirée par une diversité de genres musicaux d’improvisation, d’expérimentation et par les programmations aléatoires d’instruments logiciels.
Qu’est-ce que vous avez écouté dernièrement ?
Je suis inscrite aux réseaux d’échange et de partage Bandcamp et Soundcloud. Alors j’écoute les nouveaux arrivages expérimentaux et quelques artistes que j’ai suivis dernièrement : Les musiques de Raphaël Reed, Ant Law, Giovanni Francesca, India Cook, Joëlle Léandre, Pauline Oliveros, Raphaël Arsenault, Éric Normand, Olivier Girouard, Elisapie, Tim Berne, Bill Frisel, Patrick Watson, GGRIL, Jeremy Dutcher pour ne nommer que les plus récents.
Je suis régulièrement les publications d’Avatar Québec, quelques-unes de Mutek et également l’émission radiophonique La croche oreille, d’art sonore à CKRL 89 à Québec.
Qu’avez-vous fait ces derniers mois ?
J’ai débuté l’année par une formation sur les Installations vidéos au Groupe Intervention Vidéo, financé par Culture Côte-Nord. Ensuite, j’ai étudié, lu et rédigé le texte de poésie Si le fleuve. Puis deux mois ont été consacrés à la composition et l’expérimentation de nouveaux instruments logiciels pour réaliser le projet musical Les lieux de la mouvance. Présentement, je vis une période de recherche et de lecture en préparation de l’écriture d’un deuxième roman.
Comme les demandes de soutien financier pour développer des projets de production et déployer une diffusion élargie ont été refusées, les projets sont élaborés avec peu de moyens et leur diffusion est restreinte.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur l’album Les lieux de la mouvance ?
Ce projet a d’abord été improvisé et composé, enregistré à la guitare électrique à partir de boucle à la guitare. Ensuite, cet enregistrement a été converti en fichier midi (Musical Instrument Digital Interface) avec Scolily, un logiciel libre sous Ubuntu qui permet de créer des partitions directement en enregistrant à partir du micro. Ces partitions ont servi à élaborer les arrangements de plusieurs instruments logiciels synchronisés plus ou moins et superposés avec les pistes des guitares. Par la suite, j’ai élaboré des pistes rythmiques plus ou moins aléatoires et les voix parlées rapprochées, chantées éloignées.
J’utilise plusieurs pédales électroniques pour la guitare électrique, un micro et une carte de son avec les ressources numériques incluses, et plusieurs logiciels libres pour élaborer les recherches sonores, dont Pure-Data, LMMS (Linux Multi Média Studio), MuseScore.
L’Album Les lieux de la mouvance est diffusé et en vente sur Bandcamp, il comprend 30 pièces de musique d’ambiance-fleuve et des extraits du texte Jazzamérique dans Écrits de la baleine, 1998-2015, que j’ai publié en 2017. L’album est paru le 30 juillet 2020. Les paroles de chaque pièce sont également disponibles sur Bandcamp.
C’est un album numérique solo, que j’ai composé, interprété, réalisé, édité en 2020 : Guitare électrique, électroniques, instruments logiciels, voix, poèmes, illustrations.
Depuis plusieurs années je diffuse des albums solos sur Bandcamp et il s’agit du 6e album numérique solo sur Bandcamp et du 22e album des projets de la baleine.
Quelles ont été vos influences ?
Je suis influencée par les musiques émotives, iconoclastes, improvisées, éclectiques. Chaque époque de création correspond à des influences diverses. Je vous ai déjà mentionné mes préférences et influences récentes. Je suis musicienne autodidacte, j’aime les arts numériques et faire des recherches spécifiques préparatoires à un projet, et un projet peut aussi bien correspondre à une installation, à un genre musical précis, à un paysage sonore ou à une création pour vidéo d’art.
Comment décrivez-vous votre son et votre musique ?
C’est une musique inscrite dans une culture expérimentale, littéraire et d’improvisation aux accents jazz, minimaux, méditatifs, doux. Elle peut être qualifiée d’alternative, expérimentale, ambiante, de jazz libre, de nouvelle musique, avec poème. Elle est créée à Portneuf-sur-Mer, sur la Côte-Nord, au Québec, dans un environnement magnifique et paisible propice à la création.
Quel est votre signe astrologique ?
Baleine ascendant Baleine !
Qu’est-ce que vous avez lu récemment ?
Plusieurs ouvrages reliés à des recherches préparatoires sur le Nord, le fleuve, la science-fiction, la culture autochtone et québécoise, l’histoire, la nature, et puis j’ai lu plusieurs ouvrages de poésie et des romans.
Voici quelques titres, principalement des romans que j’ai appréciés ces dernières années :
La résilience des corps Autrice : Marie-Ève Muller
Saint-Laurent mon amour Autrice : Monique Durand
L’orangeraie Auteur : Larry Tremblay
Parlez-moi d’amour Autrice : Suzanne Jacob
Ruelle Océan Autrice : Rachel Leclerc
L’apparition du chevreuil Autrice : Élise Turcotte
Ta mort à moi Auteur : David Goudreault
La Montagne secrète Autrice : Gabrielle Roy
Shuni Autrice : Naomi Fontaine
La Servante écarlate Autrice : Margaret Atwood
Les testaments Autrice : Margaret Atwood
Pas même le bruit d’un fleuve Autrice : Hélène Dorion
Chambre 1002 Autrice : Chrystine Brouillet
Bondrée Autrice : Andrée A. Michaud
Les Luminaires Autrice : Eleanor Catton
Les querelleurs Autrice : France Théoret
Le petit caillou de la mémoire Autrice : Monique Durand
Le poids de la neige Auteur : Christian Guay-Poliquin
Les repentirs Auteur : Marc Séguin
L’imparfaite amitié Autrice : Mylène Bouchard
Des chants pour Angel Autrice : Marie-Claire Blais