Journée internationale de la baleine, 19 février

En cette journée internationale de la baleine, 19 février, parlons projets de la baleine, en quelques raccourcis historiques.

Petite histoire du temps de la baleine

Je ne voulais pas vivre dans un système qui encourage la compétition. Je voulais vivre dans un système qui encourage la coopération. J’avais de la difficulté à considérer un autre temps que le présent. Et la culture dans ce temps présent m’importait plus que tout. Difficile de penser à l’avenir, difficile de considérer le passé.

C’est tout au long de ma vingtaine que j’apprends à connaitre les baleines, à écouter leur chant. Elles m’inspirent des projets de musique improvisée et composée, voix et guitare. Pendant ma vingtaine, donc, je fais quelques spectacles, j’apprivoise le temps passé, et l’avenir, la planification, les prochaines générations me viendront plus tard. Je sors de ma zone de confort, le temps présent. J’étais au Saguenay tout le long de cette vingtaine, et je visitais la Côte-Nord le plus souvent possible, Havre-St-pierre, Ile d’Anticosti, Saint-Siméon, Escoumins, Tadoussac.

Adolescente, j’avais visité Baie-Comeau. Mon père y travaillait à l’usine de pâte et papier, faisait partie des nombreux travailleurs d’industrie, « Fly in Fly out ». Il devient photographe plus tard et rénovateur de maison encore plus tard. Ma mère a eu six enfants, dont je suis l’aînée, et est devenue cheffe de famille monoparentale à partir de sa trentaine, à Québec, travailleuse en même temps, principalement dans la restauration. Fille de Saint-Antoine de Pontbriand, peut-être descendante lointaine de la Nation algonquienne, grande mélomane, elle m’apprend à être forte et autonome. Mon père est né à Rimouski, et sa famille était du Bic. Fils, d’une longue lignée qui a évolué de Québec à Rimouski, tout le long de la Rive-Sud, du Bas-Saint-Laurent, pour arriver jusqu’à lui. Un été, nous, sa famille, nous l’avions accompagné dans la Baie-des-chaleurs, pour un autre travail d’usine. Jeune, il m’avait amenée en voyage avec lui, à Rimouski, rencontrer des oncles, des tantes lointaines, mais je n’étais pas réceptive, pas consciente du cadeau qu’il m’offrait alors, la musique et la poésie du fleuve. Il adore canoter, naviguer. Sur sa pierre tombale, il fait inscrire CAPT après son nom. Capitaine.

Puis l’adolescence, l’amour, Baie-St-Paul, St-Urbain qui se termine à 19 ans. Je visite l’Auberge de jeunesse de Sault-au-Mouton, vais aux Iles-de-la-Madeleine, rencontre de nouveau l’amour et m’en vais vivre au Saguenay pendant 11 ans. C’est vers 21 ans que je rencontre pour la première fois les baleines aux Escoumins. Très impressionnant. De temps en temps, quelques détours en Gaspésie.

J’arrive à Montréal en 1989. Des amours. C’est au cours de ma trentaine, en essayant de vivre le plus authentiquement possible, que je crée les projets de la baleine de Sylvie Chenard. Il me faut spécifier mon nom, parce qu’il y a beaucoup de projets de la baleine dans le monde, et la dame de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) me l’a demandé.

Mon malaise du système de domination se poursuit, s’agrandit. Je deviens de plus en plus gênée de m’y intégrer. Mais je le fais, en solidarité féministe, culturelle et communautaire, pour contrer les injustices, pour contribuer à une culture de coopération, de création. Je rencontre des personnes merveilleuses tout le long de mon parcours, qui acceptent de partager quelques bons moments présents. Voilà pour les origines des projets de la baleine.

L’aventure se poursuit dans les années 90, cassettes, cds (premier CD 1996). En 1998, le site Web, les projets de la baleine, est mis en ligne. J’améliore de plus en plus la qualité des productions avec l’évolution et la démocratisation des technologies. Arrivent les années 2000, des études complétées en multimédia interactif. J’accompagne la Marche mondiale des femmes, guitare et amitiés, et je commence à ne plus pouvoir me passer de la Côte-Nord. Allers et retours entre Montréal et Tadoussac pendant six ans. Les projets de la baleine se poursuivent. J’évolue avec de nombreuses collaborations. 2015, enfin, je viens vivre sur la Côte-Nord et en 2016 à temps plein. Justement, la délicatesse du hasard en a voulu ainsi. J’habite Portneuf-sur-Mer, en face de Rimouski, le pays de mon père, et j’observe le fleuve et la Rive-Sud constamment. La vie est poésie.

Je vis toujours avec ce handicap du temps qui me trouble constamment et avec l’immense difficulté à accepter le système de sélection, d’exclusion, de marchandisation dans lequel nous vivons. Je pense aux générations qui viendront et je leur souhaite un monde plus libre et inclusif, où toutes et tous ont leur place et ont droit au plein épanouissement selon leur particularité, droit à une qualité de vie.

Années 2020, je continue à faire vivre les projets de la baleine, et à me développer en tant qu’artiste, musicienne et écrivaine. Ma nouvelle vie sur la Côte-Nord me permet de me relier au monde et d’approfondir des créations.

Je n’ai pas parlé de tout ce qu’il faut faire pour gagner son pain et ses roses, parallèlement, ni des obstacles, ni de la condition d’exercice de la création artistique, du défrichage de nouvelles cultures, ou du grand plaisir que j’ai eu à partager mes passions avec d’autres personnes et des organismes.

Par l’écriture, dans la vingtaine, j’ai apprivoisé l’histoire (L’histoire du mouvement des femmes au Saguenay-Lac-Saint-Jean), dans la trentaine et la quarantaine, le présent (Culture et féminisme pour changer le monde, les recueils Chansons et chroniques de la baleine, Écrits de la baleine), et dans la cinquantaine et la soixantaine, je considère l’avenir et les générations futures (poésie, roman).

Par la photographie, j’ai apprivoisé les temps présents qui se superposent, puis, par le multimédia, j’ai approfondi la superposition des temps présents, par l’arrêt sur image aléatoire, d’animations, mouvements, des multimédias et vidéos. Également, avec le multimédia, je réalise des performances et projets de musique expérimentale, par la superposition aléatoire de fragments sonores, musicaux de temps présents.

Je peux dire que cette baleine-là est fille du temps présent, de la bienveillance, des nouveaux paradigmes, de la profondeur et de la verticalité du temps, des fragments d’éternité multidimensionnels. Encore aujourd’hui, pour moi, la baleine symbolise l’écologie, la survie de la planète, des écosystèmes, par son existence qui a traversé les temps jusqu’à nous. Les moments vivants.

De récents projets de la baleine

Je réalise les projets de la baleine depuis 1989 et aujourd’hui, en cette journée internationale des baleines, 19 février, je souhaite valoriser le travail que j’ai élaboré cette dernière année. Cette année 2020 a été consacrée à plusieurs nouveaux projets de musique et poésie tout en douceur et réconfort, et à des collaborations avec des organismes régionaux en réponse à des appels de propositions. Je poursuis le développement de créations qui contribue au développement de la culture expérimentale, improvisée, féministe et écologiste. Je tenais à souligner les efforts de création que j’ai faits, et la présence et la visibilité de mes projets en tant qu’artiste de Portneuf-sur-Mer, sur le Web et dans la région, et ce, malgré le peu de moyens, mais avec l’appui d’estime de quelques personnes et organismes.

Album de musique et poésie : Les lieux de la mouvance

J’ai réalisé le projet, Les lieux de la mouvance, Musique d’ambiance fleuve et extraits du texte Jazzamérique dans Écrits de la baleine, 1998-2015, 2017. 30 pièces diffusées sur Bandcamp. Album numérique solo, composé, interprété, réalisé, édité en 2020. Guitare électrique, électroniques, instruments logiciels, voix, poèmes, illustrations.

Poésie : Deux textes publiés dans des revues régionales

J’ai publié deux textes de poésie dans des revues régionales et collaboré au lancement de la revue Recréer la Côte.

Revue RECREER LA CÔTE – RÉCIFS ET POUSSIÈRE – Collaboration texte ENTRE LES NORDS D’ÉCRITURE

Revue LITTORAL – FLEUVE – Collaboration texte SI LE FLEUVE

Vidéo d’art : Réalisation de plusieurs diffusions vidéos

J’ai publié plusieurs vidéos d’art réalisées en 2019 sur mon site, et l’une est distribuée par le GIV – Groupe Intervention Vidéo. Je souligne plus particulièrement la vidéo d’art suivante réalisée en 2020 :

Vidéo d’art, Tadoussac du dehors, vidéo et musique (34:10) (format mp4) En ces temps de confinement et de pandémie mondiale, un beau poisson d’avril. Visuel été 2019 à Tadoussac et animation, montage, musique mars 2020 à Portneuf-sur-Mer. Huit pièces musicales composées et interprétées : Dehors # 1 à Dehors # 8.

Tadoussac du dehors, vidéo et musique de Sylvie Chenard (34:10)

Réalisé en 2019 et diffusé en 2020, vidéopoème, La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde, 2019, (0:03:59), narration, français. Vidéopoème expérimental qui présente les écosystèmes oniriques que miroite le rétroviseur du vivant sur la route de la Côte-Nord, entre fleuve et forêt, entre culture et nature, entre mémoire et devenir. La narratrice y insuffle, y questionne le sens des cycles, des relations et des transmissions. Multimédia numérique, narration, texte, photographie, animation, musique et vidéo selon les thèmes arts, culture, territoire, écologie.

Réalisée en 2019 et distribuée par le GIV en 2020, la vidéo d’art, Extrait Suite anamorphose, vidéo et musique (09:55), présente un écopoème qui s’inspire de notre relation à la nature et à la culture, au collectif, au village, au temps, au vivant. Une anamorphose des paysages nord-côtiers, des rassemblements pour plus de justice et de non-violence, de la communauté, du monde que nous voulons créer.

Pour débuter l’année 2021, vidéo d’art et d’aventure, Confluence erratique, musique, vidéo, texte (30:35) (format mp4), réalisée à partir d’enregistrements vidéos lors d’une croisière à Tadoussac. En 2019, j’ai eu la chance de travailler à l’accueil du Centre d’interprétation des mammifères marins, ce qui m’a donné l’occasion d’aller en croisière sur le fleuve et de mieux connaitre les baleines. Merci au CIMM.

Confluence erratique, musique, vidéo, texte de Sylvie Chenard (30:35)

Une vidéo d’art et musicale proposant une performance de musique expérimentale et improvisée, solo, guitare électrique, erhu, voix, électroniques. Les Rendez-vous de la baleine 2021 (44:28)

La prochaine année sera plus axée sur la performance de musiques expérimentales plus âpres, avec projections vidéos, quelques lectures de poésie et des collaborations. Une création devrait paraître en mars chez Tour de bras à Rimouski.

Vidéopoème La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde

Vidéo d'art La forêt prend son temps pendant qu'un grand silence me regarde

Vidéopoème expérimental de Sylvie Chenard qui présente les écosystèmes oniriques que miroite le rétroviseur du vivant sur la route de la Côte-Nord, entre fleuve et forêt, entre culture et nature, entre mémoire et devenir. La narratrice y insuffle, y questionne le sens des cycles, des relations et des transmissions. Multimédia numérique, narration, texte, photographie, animation, musique et vidéo de Sylvie Chenard selon les thèmes arts, culture, territoire, écologie.

La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde, vidéopoème de Sylvie Chenard, 2019, durée 03:59, narration, français.

La forêt prend son temps pendant qu’un grand silence me regarde de Sylvie Chenard Artiste sur Vimeo.

Distribution du film LIMITES par le GIV

L’autoproduction LIMITES réalisée par Sylvie Chenard en 2018 est désormais distribuée par le GIV – Groupe Intervention Vidéo. En effet, c’est à compter du mois d’août qu’une entente est intervenue et que cette vidéo d’art en version numérique haute résolution est distribuée.

Limites est un film expérimental qui présente les musiques et les animations visuelles de Sylvie Chenard à partir d’applications de logiciel multimédia et d’illustrations numériques inspirées de l’expérience des limites auxquelles nous sommes constamment confrontés, surtout celles de la sensibilité et la fragilité des êtres et des écosystèmes. Ce manifeste sonore et visuel dépeint une toile poétique multicolore pour célébrer la solidarité, la diversité et réfléchir aux limites sociales, aux limites environnementales qui nous incombent.

Limites – Film et musique de Sylvie Chenard, 2018

LIMITES - film et musique de Sylvie Chenard
Extrait de LIMITES – film et musique de Sylvie Chenard

Lauréate ex aequo du Prix Le passeur 2018 : Sylvie Chenard pour Écrits de la baleine 1998-2015

Écrire… Lire… Dire… en français – fqll.ca –

La Fédération québécoise du loisir littéraire a décerné le prix Le Passeur 2018 ex aequo à Sylvie Chenard pour Écrits de la baleine 1998-2015.

Le jury a apprécié la richesse de la métaphore, la cohérence dans le déroulement des textes, le style poétique moderne. Il a mentionné que les réflexions sont profondes et l’émotion très présente.

Selon la Fédération, ce prix vise à souligner l’excellence littéraire au Québec, pour des oeuvres autoédités ou publiés à compte d’auteur, de membres de la Fédération. Vingt-et-un titres ont été en lice en 2018.

Écrits de la baleine, 1998-2015 de Sylvie Chenard, 2017

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La FQLL a publié sur son Facebook une vidéo réalisée par Sylvie Chenard pour l’occasion.

Texte extrait des Écrits de la baleine

Le troisième livre la solidarité

À l’aube du millénaire, art communautaire, aire communautaire, cèdres, églantiers, le chant du vent dans les arbres froisse les coulées douces, la paix s’acquiert par les grands chambardements de son existence, périodes transitoires des grands sauts des matins, se prolongent les idées claires, saturation des sens, abandons éphémères, doux et étranges en attente de percées du soleil, des transes subites, des amitiés qui ouvrent les perspectives du réel, désignent les à-croire, peur de ville, peur de fille, les perceptions des vivre-sans-peur ­frappées par l’intensité des filtres de l’eau, des beaux temps pour écrire, où repenser l’avènement des organisations, déplacements du sens. Reconnaissance des avancées écologiques, sociales, période blessante qui régresse à traverser, épargner les peaux fragiles, les petites capacités, les souffles larges, accepter l’éloignement, vivre cette chute comme elle est vivante par ces choix de nouvelles cultures, immobilisme, figer les particules, savourer ce temps à passer, raconter les multiples versions de l’histoire réinventée.

Les lauréates ex aequo du Prix Le passeur 2018 sont Sylvie Chenard pour les Écrits de la baleine 1998-2015 et Joanne Lécuyer pour Les poches pleines d’arcs-en-ciel.

L’ouvrage « Écrits de la baleine » présente une anthologie d’écrits poétiques réalisés entre 1998 et 2015, six ouvrages d’une poésie de survivance et d’espoir, intriquée aux actualités quotidiennes, urbaines ou nord-côtières.

La version papier est disponible à la LIBRAIRIE L’EUGUÉLIONNE à Montréal et la version numérique à la LIBRAIRIE NUMÉRIQUE BOUQUINBEC sur le Web.

Note de Sylvie Chenard

Mon livre est dédié entre autres à deux femmes dont la créativité et l’humour m’ont inspirée pendant plusieurs années, soit Hélène Monette et Michèle Roy.  Alors, je suis d’autant plus heureuse de cette récompense qui ravive les plus beaux souvenirs de nos loisirs littéraires et de nos solidarités sociales.

 

Limites – film et musique de Sylvie Chenard

Limites est un film expérimental qui présente les musiques et les animations visuelles de Sylvie Chenard à partir d’applications de logiciel multimédia et d’illustrations numériques inspirées de l’expérience des limites auxquelles nous sommes constamment confrontés, surtout celles de la sensibilité et la fragilité des êtres et des écosystèmes. Ce manifeste sonore et visuel dépeint une toile poétique multicolore pour célébrer la solidarité, la diversité et réfléchir aux limites sociales, aux limites environnementales qui nous incombent.

Limites – Film et musique de Sylvie Chenard, 2018

Ouvrage RÉSIDUEL de Sylvie Chenard

Au cours de 2017, Sylvie Chenard a pu réaliser recherche et création à partir de matière résiduelle numérique.
La vidéo Ouvrage RÉSIDUEL présente expérimentation, animation et musique issues de ces travaux qui explorent des aspects orbiculaires, cinétiques et aléatoires.
Ces travaux influenceront plusieurs formes de diffusion multimédia au cours de 2018.

Distribution du film Les lieux de la danse par le GIV

L’autoproduction Les lieux de la danse réalisée par Sylvie Chenard en 2017 est désormais distribuée par le GIV – Groupe Intervention Vidéo. En effet, c’est à compter de septembre qu’une entente est intervenue et que cette vidéo d’art en version numérique haute résolution est distribuée.

Les lieux de la danse présente film et musique de Sylvie Chenard, des expérimentations visuelles à partir d’animations, de photographies, d’illustrations, de logiciels multimédia, et des recherches musicales à la voix, à la guitare, au erhu et aux électroniques.

Depuis de nombreuses années elle inscrit ses créations visuelles et sonores dans des processus aléatoires et cinétiques. Elle est diplômée au certificat en études cinématographique de l’Université du Québec à Chicoutimi et à la maîtrise en communication, concentration multimédia interactif de l’Université du Québec à Montréal.

Les lieux de la danse
Extrait du film Les lieux de la danse de Sylvie Chenard, 2017

La création de ce jardin poétique est inspirée des musiques de danse et élaborée d’après les thèmes du respect de la nature et des cultures, de la non-violence et de la diversité.

Une version préliminaire en très basse résolution est diffusée sur YouTube. La musique est diffusée sur Bandcamp.

D’élan et de liberté : retour sur le Lancement du livre Écrits de la baleine

Extrait lu lors du lancement et archives vidéos revisitées

L’instrument de musique est un violon chinois nommé erhu.

Merci aux librairies l’Euguélionne, Bouquinbec, à la Fédération québécoise du loisir littéraire pour leur collaboration chaleureuse très appréciée; merci à mes amies, amis, à ma famille pour leurs encouragements et leurs appuis, particulièrement : Claudie, Rachel, Jean, Maryse, Diane, Jon, Alexandre, Lina, Suzanne, Rémi, Cécile.

Pour la suite, pour des lectures publiques et des spectacles, contactez l’agente !

La nuit du retour de l’océan

L’offrande. Le retour, les mains tendues, arrachées, le sabotage, l’éphémère. Yeux attachés à la chair, au quotidien. Chérir le sillon de l’histoire. La nuit de l’éphémère s’y repère. Un guide de l’océan, la recherche de l’équilibre, de ­l’égalité. La ligne d’horizon tangue, collée, murmure, disparate, avale la terre, l’envahissement. La raison du peuple d’eau, des nuits rompues d’obligations, un répit de nuit. L’amour s’installe sur les parois millénaires, la prisonnière politique est libérée, guidée par la mer. Les corps se diluent, les droits liquéfiés, l’eau bouge la nuit en des seuils et des contours perdus, retrouvés, la persistance de l’accomplissement, l’avancée des proximités. Égarement sans faute.

L’énergie circule entre nous, dans cet abandon, ce respect ; désemparés, sans obstacles, les mots naissent de la nuit et de l’abondance. Nous broyons ce noir de nos nuits lumineuses, minimales, crevées d’impatience qu’advienne le bon temps de la nuit, la bonne marée, les bateaux immenses dans l’anse, la marche autochtone millénaire dans les traces des premiers humains passés là, dans les nuits des temps, d’étreintes, charnelles. La présence des peuples millénaires, leurs eaux noires, polaires, les reflets s’avancent dans le fjord, notre parole mutante bénie par les nuits lucides, sans artifices. Les musiques nocturnes se font entendre malgré les exigences du jour. Cette précieuse amoureuse de la certitude du geste, de sa portée du changement.

 

Collaboration : Diane T. Tremblay et Sylvie Chenard

Amies de longue date, Diane T. Tremblay et Sylvie Chenard collaborent depuis plusieurs années afin de réaliser des projets de création et de diffusion. Parmi ceux-ci :

Vidéo : Les vraies histoires

En cette fin d’année 2016, elles débutent un nouveau projet multidisciplinaire dont une vidéo en guise d’introduction « Les vraies histoires », d’après une idée originale de Diane. L’apport principal de Diane se situe à la conception visuelle et vidéo et celui de Sylvie à la conception sonore et à la création vidéo.

Les vraies histoires de Diane T. Tremblay et Sylvie Chenard, 2016 sur Vimeo.

Autres collaborations

Vidéo : Peuplement, Acte I, de Diane T. Tremblay

En 2012, Diane réalise un dessin animé au format vidéo¸ et assure la direction artistique et la conception graphique de celui-ci, avec la collaboration de Sylvie à la musique et à l’assistance à l’animation.

http://www.dianettremblay.com/Peuplement.html

Site Web : Diane T. Tremblay

Diane réalise et diffuse un site Web concernant sa production artistique, avec l’assistance de Sylvie comme webmestre.

http://www.dianettremblay.com/

Vidéo : L’art de Diane T. Tremblay, de Sylvie Chenard

En 2009, Sylvie réalise une vidéo documentaire hommage, où elle explore l’espace de vie et de travail de l’artiste Diane T. Tremblay à St-Damien en 2006, tout en développant une oeuvre sonore au long de son parcours.

http://www.lesprojetsdelabaleine.net/Art_diane_t_tremblay.html